Attaque à Paris: qui est Youssef, héros placé en garde à vue?
Il souhaite qu’on l’appelle Youssef, pour préserver son anonymat. c’est lui qui a poursuivi le jeune pakistanais auteur de l’attentat devant les anciens locaux de Charlie Hebdo vendredi. Ce n’est pas son vrai prénom. On sait qu’il a 33 ans. Qu'il est ouvrier, qu’il est algérien, beau gosse assez costaud, qu’il vit en France depuis plus de 10 ans avec une carte de séjour, en ayant fait une demande d’obtention de la nationalité française.
Vendredi, il avait rendu visite à son frère qui travaille près des anciens locaux de Charlie Hebdo. Il entend les cris d’une femme, puis ceux d’un homme. Il voit passer en courant un homme avec un hachoir à la main. Il décide de lui courir après en espérant le maîtriser. Il pense à une simple agression.
Arrivé dans le métro, il prend la mauvaise direction et aperçoit le jeune pakistanais sur le quai d’en face. Il lui ordonne de ne pas bouger, “comme si j’étais un Flic”, a-t-il expliqué à un journaliste du Monde”. Il rejoint le quai d’en face, mais le terroriste, le menace d’un cutter et monte calmement dans le métro qui arrive. Il disparaît et sera rapidement arrêté.
Placé en cellule
Youssef lui veut témoigner, mais les premiers policiers lui demandent de dégager. Finalement, son frère le rappelle un peu plus tard, Parce que des policiers le recherchent. Ils ont repéré sur les vidéos la scène ou Youssef et le terroriste se parlent sur le quai du métro.
L’ouvrier algérien revient aussitôt et se présente à la police. Il est conduit dans le métro pour être placé sous les caméras de surveillance. On le menotte. Un policier dit : “C’est bon on l’a choppé”. Il répond : “Vous ne m’avez pas choppé du tout, je suis venu témoigner. Un peu plus tard, les policiers de la BRI arrivent se montrent plus agressifs encore. On lui met un masque sur les yeux, un autre sur la bouche. On l’embarque devant les caméras et en faisant savoir que l’on pense détenir le “deuxième terroriste.” Il va être placé en cellule à la PJ du 17e.
Et ce n’est finalement que vers minuit que le quiproquo prendra fin et qu’il sera enfin libéré. L’histoire ne dit pas si les policiers se sont excusés. Dimanche plusieurs élus de tout bord ont demandé que la nationalité française lui soit accordée.