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Faits divers

Aubervilliers: homme tué en Seine-Saint-Denis: le policier municipal auteur du tir en garde à vue

Un badge de la police municipale.

Un badge de la police municipale. - DENIS CHARLET / AFP

Après avoir agresssé un agent de nettoyage au tournevis, un homme a été tué par un policier municipal ce mercredi matin à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). L'auteur du tir a été placé en garde à vue, a annoncé ultérieurement le procureur de la République.

Il venait d'agresser au tournevis un agent de la voirie: un homme d'une quarantaine d'années a été abattu par la police municipale à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) mercredi matin, à proximité de plusieurs établissements scolaires. Le policier auteur du tir a été placé en garde à vue, a annoncé ultérieurement le procureur de la République.

D'après un communiqué de Plaine Commune, établissement public territorial dont dépend Aubervilliers, les faits ont eu lieu vers 7h30. L'homme "manifestement sous l'emprise de stupéfiants", "a d'abord porté des coups de tournevis à la tête et au visage d'un agent de Plaine Commune avant de prendre la fuite". Les jours de l'agent ne sont pas en danger, précise l'intercommunalité.

Lors de l'intervention des forces de l'ordre, l'homme a agressé "un policier national en lui assénant à plusieurs reprises des coups de tournevis dans le bras". Un policier municipal lui est venu en aide.  

Deux tirs

"Dans son action, le policier municipal trébuche et l'assaillant, toujours armé (d'un tournevis et d'un cutter)", s'est jeté sur lui. Le policier municipal a "fait feu", indique Plaine Commune, regrettant "un drame humain et social qui résulte d'une situation sanitaire très préoccupante".

D'après une source policière, le policier municipal a tiré à deux reprises, tuant l'agresseur. A la mi-journée, un large périmètre de sécurité a été déployé autour des lieux du drame, a constaté une journaliste de l'AFP.

Des véhicules de police et une dizaine de fonctionnaires étaient visibles à proximité du corps, recouvert d'une bâche blanche. Une caméra de vidéosurveillance surplombe le croisement de rues. 

Sans domicile

Devant l'un des rubans de la police, tenus à distance des lieux, une vingtaine de membres de la communauté ivoirienne, à laquelle le défunt appartenait, se sont rassemblés.

Effarés par la nouvelle, ils refusent de croire que leur proche, prénommé Yaya et qui vivait en France depuis une vingtaine d'années, ait été agressif. "C'est un frère à nous, il est malade. Au moment où ils le tuent, il n'était pas armé", avance Abdou Marico, qui dénonce un "assassinat".

Depuis sept ans, l'homme vivait dans sa voiture, habituellement stationnée dans une rue calme et récemment retirée par la police municipale. "Depuis quelques jours, il n'était pas bien, il n'avait pas où dormir. Il était perturbé, on lui a dit qu'on allait lui trouver une autre voiture", témoigne un proche qui a souhaité garder l'anonymat. 

"On peut arrêter quelqu'un avec un tournevis"

"Tous les policiers d'Aubervilliers savent qu'il est fou", rapporte Abou Doumbia, membre de l'Association des jeunes ivoiriens de France.

Des membres de l'association ont annoncé vouloir porter plainte, dénonçant l'usage de l'arme à feu. "On peut arrêter quelqu'un avec un tournevis", s'emporte un homme. "Ils ont le matériel pour faire ça", abonde un autre. 

"Il ne méritait pas ça: il y avait d'autres moyens de l'arrêter", déplore également une femme âgée d'une vingtaine d'années qui assure, tout comme d'autres riverains rencontrés par l'AFP, ne s'être "jamais sentie en danger face à lui".

Le maire condamne un "acte de violence inacceptable"

Les faits sont intervenus dans un quartier où se concentrent plusieurs établissements scolaires. D'après des assistantes maternelles rencontrées par l'AFP dans un square à proximité des lieux, le dispositif de sécurité a poussé les parents à contourner la scène pour pouvoir déposer leurs enfants. 

Ce mercredi s'est déroulée l'opération "Grande Lessive" organisée chaque mois par Plaine Commune pour procéder à un grand nettoyage des rues en enlevant les véhicules.

"Nous condamnons fermement cet acte de violence inacceptable qui a conduit à cette agression dramatique. Toute agression contre ceux qui s'occupent de notre ville est intolérable", a réagi auprès de l'AFP la maire UDI de la ville, Karine Franclet.

LP avec GB