Aude: après les échauffourrées, les fêtards quittent les lieux de la rave-party

La bamboche, c'est terminé. À Foncjoncouse (Aude), la musique s'est éteinte et les 2.500 participants à la rave party de l'Aude dans une zone touchée par les incendies début août, lèvent le camp. Une file de voiture disparaît dans le massif des Corbières, les derniers fêtards quittent lentement les lieux pour l’instant encadrés par les forces de l’ordre qui restent aux portes des champs.
Pour l’instant, il reste encore plusieurs dizaines de véhicules, mais toutes les installations ont été démontées. La plupart des voitures renversées lors des affrontements avec les agriculteurs la veille, ont été enlevées par une dépanneuse. Il reste encore au sol quelques déchets et des débits de verres. Reste à faire le bilan des dégâts désormais pour les viticulteurs.
Lundi en fin de journée, des agriculteurs venus de tout le département s'en sont pris aux participants à la "Free Party From Dusk Till Dawn" avec des tracteurs et des bulldozers pour les déloger. Les forces de l'ordre ont dû s'interposer et il n'y a pas eu d'interpellations ni de blessés, selon les autorités.
"Manque de respect total"
La rave party illégale avait débuté vendredi soir dans une plaine agricole située entre Fontjoncouse et Coustouge, des villages au cœur d'une zone sinistrée par un gigantesque incendie qui a parcouru 16.000 hectares dans l'Aude du 5 au 10 dernier, faisant un mort.
De nombreuses voix ont dénoncé "le manque de respect total" des fêtards: "C’est complètement immoral que les gens viennent danser sur les cendres de gens qui ont tout perdu", s'est ému sur RMC le chef étoilé Gilles Goujon dont le restaurant "L'Auberge du Vieux Puits" est situé à Foncjoncouse.
Face au tollé, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a estimé ce lundi que l'organisation de rave parties devait devenir "un délit et non pas seulement une contravention", précisant vouloir s'inspirer d'une "législation très dure" en vigueur en Italie depuis 3 ans.