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Affrontements entre viticulteurs et teufeurs sur le site de la rave-party dans l’Aude

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INFO RMC - Des échauffourées ont éclaté lundi 1er septembre entre une cinquantaine de viticulteurs de l’Aude et des participants d’une rave-party illégale dans une plaine agricole située entre Fontjoncouse et Coustouge (Aude), des villages au coeur d'une zone sinistrée par le gigantesque incendie du mois d'août. Des heurts ont éclaté sur le site, plusieurs voitures ont été renversées, tandis que les forces de l’ordre tentent de calmer les tensions.

Une cinquantaine de viticulteurs du département sont partis à l’affrontement sur le lieu de la rave-party dans l’Aude lundi 1er septembre au soir. Ces derniers sont arrivés avec un tracteur et un bulldozer. Des heurts ont éclaté sur le terrain, d’après nos informations.

Vers 19h lundi soir certains viticulteurs sont arrivés avec masses et barres de fer. Ils ont foncé vers les teufeurs présents depuis vendredi soir, cassant les vitres de plusieurs véhicules. Ils en ont aussi retourné d’autres avec un tracteur. 200 membres des forces de l’ordre étaient déployés sur place.

Dans l'Aude sur les lieux de la rave-party, des viticulteurs ont retourné des voitures de teufeurs à l'aide de tracteurs.
Dans l'Aude sur les lieux de la rave-party, des viticulteurs ont retourné des voitures de teufeurs à l'aide de tracteurs. © RMC

Les fêtards ont quant à eux riposté en jetant des tessons de bouteilles. Ce jeune viticulteur, au volant de son engin, a été visé.

"Il faut qu'ils partent on a du travail nous! On ne va pas attendre. On a des jours, on a des lunes, ce n'est pas pour rien. Voilà la France! Je rentre à la maison, je vends tout le matériel, fini", appuie-t-il.

La musique relancée lundi soir

C’est le symbole d’un ras-le-bol général, explique les viticulteurs. Ils ont d’abord subi un incendie qui a brûlé leurs vignes puis cette rave party qui a piétiné leur champs… Lundi soir, de nombreux teufeurs ont pris la fuite. Et certains, plus provocateurs, ont remis la musique.

Les forces de l’ordre, principalement la gendarmerie, étaient présentes et ont tenté d’encadrer et d’apaiser les tensions. Plusieurs teufeurs ont quitté le site, mais certains sont restés et ont remis la musique.

Les fêtards pourraient partir ce mardi matin selon le maire

Une exaspération que comprend le maire de Fontjoncouse, Christophe Tena. Invité sur RMC ce mardi matin, il affirme qu'il s'attendait à ce que la situation dégénère.

“C’était prévisible depuis le matin. J’ai été en contact toute la journée avec monsieur le préfet. Je savais que quelque chose allait se préparer, mais quoi, je ne savais pas. Mais malheureusement dans le monde viticole, quand on dit, on fait. Je savais que ces jeunes étaient excédés et je savais que ça allait mal finir. Heureusement monsieur le préfet a tout mis en œuvre pour que ça ne finisse pas mal", indique-t-il.

Il affirme également que, d'après les remontés qu'il a eu, plusieurs teufeurs étaient armés. "Certains lors de la confrontation ont sorti des armes à feu contre les viticulteurs. Je parle de pistolets et de fusils. Les viticulteurs étaient eux armés de bâtons, mais pas d'autre chose", précise-t-il, assurant que les fêtards pourraient quitter les lieux dans la matinée du mardi 2 septembre.

"Ils vont mettre le son par intermittance ce matin, c'est un code chez eux qui veut dire que maintenant c'est l'heure de partir, et ce devrait être fait ce matin selon les informations que j'ai eu du préfet", assure-t-il sur RMC.
Le parti-pris : Rave-party, affrontements entre viticulteurs et fêtards - 02/09
Le parti-pris : Rave-party, affrontements entre viticulteurs et fêtards - 02/09
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Bruno Retailleau veut durcir les sanctions

Invité du 20 heures de TF1 lundi soir, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, est longuement revenu sur cette Rave-Party dans l'Aude. Bruno Retailleau a affirmé que les forces de l'ordre ont été "prises par surprise" lorsque cette teuf a commencé. À l'avenir, le ministre de l'Intérieur souhaite renforcer les sanctions contre les organisateurs et les participants de ce genre d'événements illégaux, en s'inspirant de ce qu'a fait l'Italie il y a trois ans.

"Il faut faire que ce soit un délit, et pas seulement une contravention, avec un risque de prison. En Italie ça va jusqu'à six ans de prison et plusieurs dizaines de milliers d'euros d'amende. Donc on verbalise d'abord les organisateurs et puis ensuite également la participation à hauteur de 750 euros par exemple. Ce ne sont pas seulement des teufeurs, des gens qui aiment la fête, c'est aussi un supermarché de la drogue à ciel ouvert", pointe-t-il.

Pour rappel, la rave-party se déroule depuis vendredi soir dans une plaine agricole située entre Fontjoncouse et Coustouge, des villages au coeur d'une zone sinistrée par le gigantesque incendie qui a parcouru 16.000 hectares dans l'Aude du 5 au 10 août.

Pierre Bourgès avec C.A