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Bébé brûlé à la soude sur un toboggan: la mère "soulagée" malgré l'irresponsabilité pénale des auteurs

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TÉMOIGNAGE RMC. Deux mineurs ont été jugés coupables dans l'affaire du bébé de deux ans brûlé à la soude, produit déversée sur un toboggan d'une aire de jeu de Toulouse en septembre 2024. Sa mère, Elodie, témoigne sur RMC après le verdict de son soulagement, mais aussi du traumatisme toujours présent.

Le traumatisme est toujours là, la le jugement apaise quelque peu Elodie, mère du jeune Waïl. Deux enfants de 11 et 12 ans ont été jugés coupables mardi par le tribunal correctionnel de Toulouse d'avoir versé de la soude caustique sur un toboggan, ce qui avait gravement brûlé un bébé de 2 ans en septembre 2024.

"Je suis quand même soulagée, c'était le procès de mon fils, donc on voulait que l'acte criminel soit reconnu", témoigne à RMC la mère de Waïl, qui souhaitait principalement que les deux enfants soient reconnus coupables. "On voulait vraiment qu'il y ait justice pour Waïl et que surtout ça ne se reproduise plus".

Ce 18 septembre 2024, le père de l’enfant l'avait emmené jouer sur une aire de jeux publique au quartier Lalande à Toulouse. Il avait dévalé le toboggan gaiement, avant de se mettre à hurler quelques minutes plus tard. Les pompiers l'avaient emmené aux urgences. Waïl souffrait de brûlures au troisième degré et a subi une greffe de peau. Très rapidement, deux mineurs, âgés de 11 et 12 ans, sont identifiés. Ils avaient acheté de la soude caustique au magasin ALDI non loin de là et l'ont déversé sur les structures de jeux.

Considérés pénalement irresponsables: "Si les mineurs étaient jugés comme des majeurs on aurait peut-être moins de délinquance"

Les deux enfants et leurs parents sont en revanche considérés comme civilement responsables et l'indemnisation totale des préjudices occasionnés devra être déterminée lors d'une audience au civil le 16 juin 2026. Compte-tenu de leur âge, les deux pré-adolescents n'ont toutefois pas été considérés comme pénalement responsables par la justice.

"Je reste sur ma première position, pour moi ils savaient la gravité de l'acte qu'ils venaient de commettre. Quand un enfant répète: 'Viens on met ce produit qui va leur brûler le cul', on est conscient que c'est un produit dangereux", illustre la mère de Waïl, qui ne "comprend toujours pas comment une telle idée a pu leur venir en tête".

"Ca reste des enfants", commente-t-elle. "Mais c'est dommage, si les mineurs étaient jugés comme des majeurs on aurait peut-être moins de délinquance", élargit-elle.

Une compensation réclamée à ALDI

Les excuses et jugement des enfants passées, la famille attend désormais l’établissement d’une responsabilité de l’enseigne de hard discount qui a vendu le produit aux mineurs. La responsabilité du supermarché devra être déterminée lors d'une procédure séparée."ALDI, je leur en veux énormément, car si eux avaient refusé de vendre ce produit, on n’en serait pas là. Je ne les lâcherai pas. Comment la caissière a-t-elle pu laisser passer ça?", questionnait Élodie la semaine dernière.

"S'il était descendu du toboggan la tête et les bras en avant comme il fait habituellement...", imagine la mère.

En attendant, son fils Waïl aura une marque à vie sur son corps. "Moi mon fils personnellement il ne va plus dans les parcs, donc ça ne pourra plus arriver, et je ne compte pas y retourner bientôt. Et peut-être même jamais... Je ne vais que dans les parcs fermés et payants où il y a de la sécurité", témoigne-t-elle.

James Abbott, recueilli par Constance Bostoen