"Ça touche notre commissariat": les policiers de La Rochelle choqués après l'agression de leur collègue

A La Rochelle, en Charente-Maritime, un homme a tenté de poignarder un policier dans le hall du commissariat de la police nationale, ce mardi midi. La victime de près de 50 ans s’en sort avec de légères blessures à la lèvre, au cou et aux doigts, grâce à l’intervention de ses collègues.
L’agresseur, qui était venu déposer une plainte, est en garde à vue. Il a été maîtrisé grâce à l'utilisation d'un taser et interpellé. Le parquet a ouvert une enquête pour tentative de meurtre sur un fonctionnaire de police.
Dans les murs du commissariat de La Rochelle, les policiers sont encore sonnés par l’agression, d’après Aurélie Collot, secrétaire départementale du syndicat SGP Police.
“Là, ça touche notre commissariat, celui où on passe beaucoup de temps. Ça nous touche dans l’intimité de notre travail, de notre fonction… C’est compliqué que ce soit à l’intérieur”, confie-t-elle.
Un avis que partage Vivien Renard, secrétaire départementale Alliance-Police nationale de Charente-Maritime. Il raconte ce matin sur RMC la scène et sa rapidité.
"Une nouvelle fois, un cap a été franchi en France avec un individu qui pénètre comme ça dans un commissariat, qui est malgré tout sécurisé puisqu’il y a un sas de sécurité avec une double porte. Quand il est rentré, il s'est dirigé vers le personnel de l'accueil qui lui a demandé d’aller s'asseoir sur le banc. Tout est allé très très vite. Notre collègue, qui revenait de sa pause-déjeuner, a traversé le hall pour aller à son bureau, et l’assaillant lui a emboîté le pas, l’a suivi sur à peine deux mètres, lui a seulement dit ‘excusez moi monsieur’, le collègue s’est retourné et il lui a immédiatement porté les coups de couteau", détaille-t-il.
Il précise que l'agresseur "est connu des services de police mais pas pour ce genre de faits. On ne sait pas si c’était ciblé. Il est encore en garde à vue, et pour l’instant selon le procureur, il garderait son droit au silence".
Trois jours d'ITT pour le policier blessé
Et la question que tous ses collègues se posent, c’est comment un couteau a pu rentrer dans le commissariat? Il faut plus de sécurité à l’accueil pour Vivien Renard, secrétaire départemental du syndicat Alliance.
“On manque encore de moyens. Si dans le hall, on avait ne serait-ce qu’un portique qui aiderait à déterminer si quelqu’un est porteur d’une arme ou de quelque chose de métallique, ça permettrait quand même d’avoir des éléments de sécurité en plus”, assure-t-il.
Parce qu’aujourd’hui, l’uniforme n’est plus respecté selon lui. “Aujourd’hui, en France, c’est complètement anormal qu’on se retrouve dans un commissariat de police et qu’on se fasse agresser au couteau. Et à chaque fois, la réponse pénale n’est pas ce qu’elle devrait être. Ce n’est pas quelqu'un de lambda, on est identifié comme personnel de l’Etat. Ils devraient être jugés à la hauteur de ce qu’ils font”, estime-t-il.
Une cellule psychologique a été ouverte dans le commissariat. Le policier agressé est sorti de l'hôpital avec trois jours d’ITT.