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Faits divers

Charente-Maritime: un contrôleur technique de manèges mis en examen après la mort de Gabriel, 16 ans

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Après l'accident mortel d'un adolescent de 16 ans en octobre 2022 et la mise en examen des exploitants d'un manège qui présentait de "graves manquements" de sécurité, c'est au tour du contrôleur technique du manège d'être mis en examen. Il est soupçonné d'avoir volontairement fermé les yeux sur l'état du manège.

Un contrôleur technique de manège, agé de 61 ans, a été mis en examen la semaine dernière pour homicide involontaire et mise en danger de la vie d'autrui. Le 12 octobre dernier, Gabriel, 16 ans, décédait après avoir été éjecté d'un manège à Saintes, en Charente-Maritime. Les exploitants du manège avaient déjà été mis en examen au moment des faits.

L'adolescent, élève à l'école d'enseignement technique de l'armée de l'air et de l'espace de Saintes, en Charente-Maritime, était allé à la fête foraine de Saintes avec des camarades. Le manège, "L'Himalaya Surf", semblait de bonne facture mais était en fait en très mauvais état.

Les passagers n'étaient sécurisés à l'intérieur de leurs sièges que par une barrière en fer, sans aucune ceinture. Gabriel a été éjecté à pleine vitesse. Il est mort des suites de ses blessures, trois jours après. Les expertises réalisées sur cette attraction, une chenille, ont finalement fait état de graves manquements dans l'entretien et la maintenance de la machine.

"Une très grande inquiétude quand on sait que ce même contrôleur technique a dû valider d'autres manèges toujours en circulation"

Après l'accident, les exploitants avaient déjà été placés sous contrôle judiciaire en octobre, pour "homicide involontaire par négligence ou manquement délibéré à une obligation de sécurité".

Et sept mois plus tard, c'est donc le contrôleur technique de l'attraction qui vient d'être mis en examen, comme l'a annoncé le procureur de Poitiers ce lundi 26 juin. Il est soupçonné d'avoir sciemment fermé les yeux sur l'état du manège, explique Henri Gerbi, avocat des parents de la victime.

"C'est à la fois une satisfaction de voir que ce dossier permet d'établir l'ensemble des responsabilités. Mais en même temps, c'est une très grande inquiétude quand on sait que ce même contrôleur technique a dû valider d'autres manèges toujours en circulation", souligne-t-il.

Il a été placé sous contrôle judiciaire avec notamment interdiction de continuer à contrôler des manèges, une interdiction qu'il conteste. La chambre d'instruction de la Cour d'appel de Poitiers tranchera dans les semaines à venir.

Lucile Pascanet et Marion Dubreuil (édité par J.A.)