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Défis extrêmes, malaise filmé en direct, enquête... Ce que l'on sait sur la mort du streameur Jean Pormanove

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Le streameur de 46 ans Raphaël Graven, plus connu sous le nom de Jean Pormanove est décédé dans la nuit de dimanche au lundi 18 août, à son domicile, près de Nice (Alpes-Maritimes). Le parquet de Nice a indiqué mardi avoir ouvert une enquête suite à ce décès "lors d'un live streaming"

Une terrible nouvelle pour le stream français. Le streameur Jean Pormanove est mort à l'âge de 46 ans ce lundi 18 août. Dans la matinée, des gendarmes ce sont présentés à son domicile à Contes, où ce dernier a été retrouvé seul et inanimé.

Jean Pormanove était connu pour effectuer des défis, souvent très extrêmes, sur ses différentes plateformes en ligne. C'est probablement sur son Kick (plateforme australienne, grande concurrente du leader mondial du live streaming Twitch et aux règles de modération plus relâchées) que celui-ci réunissait le plus d'abonnés. Ce lundi soir, cette même chaîne était d'ailleurs inactive.

Un malaise filmé en direct

C'est justement au cours d'un live que de nombreux internautes ont pu apercevoir Jean Pormanove encore vivant pour la dernière fois, mais lors d'une énième diffusion, venue clôturer dix jours de diffusion, ponctués de beaucoup de défis, ce dernier a été vu inanimé alors qu'un autre streamer tentait de le réveiller.

Selon le récit de certains internautes, Jean Pormanove venait de passer "dix jours et nuits de torture". Ces derniers ont évoqué des violences physiques "extrêmes", une "privation de sommeil", de "l'ingurgitation de produits toxiques".

Contacté par Le Parisien, le parquet de Nice a confirmé ce lundi en fin d’après-midi "le décès d’un homme dans un local loué pour des lives de jeu vidéo", sans en préciser l’identité. Une enquête est en cours par la brigade de recherches de Nice pour connaître les causes de la mort.

"À ce stade, il n’y a rien de suspect, les auditions sont en cours et une autopsie sera pratiquée", a indiqué le parquet au Parisien.

Le parquet de Nice a indiqué mardi 19 août avoir ouvert une enquête suite au décès "lors d'un live streaming" sur une plateforme vidéo d'un homme de 46 ans, protagoniste de vidéos controversées sur lesquelles la ministre du numérique a saisi l'Arcom.

Déjà la cible d'humiliations

Ce n'est pas la première fois que ce streamer, était victime d'humiliations filmées en direct sur la plateforme Kick. Comme l'a révélé Mediapart en décembre 2024, ce dernier était déjà la cible de nombreuses violences: strangulations, jets d’eau ou encore de peinture par d'autres streameurs.

Au lendemain des révélations de Médiapart, une enquête préliminaire a été diligentée par le parquet de Nice. Trois chefs d’accusation étaient retenus: provocation publique par un moyen de communication au public par voie électronique à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur handicap, violences volontaires en réunion sur personnes vulnérables ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours et diffusion d’enregistrement d’images relatives à la commission d’infractions d’atteintes volontaires à l’intégrité de la personne.

À l'époque, "Naruto" et "Safine", deux complices de live de Jeanpormanove, d'ailleurs présents sur le dernier live, avaient été placés en garde à vue avant d'être relâchés.

Pluie de réactions en lignes

Depuis la confirmation de son identité par les gendarmes auprès de BFM Nice Côte d'Azur, de nombreuses personnes ont tenu à rendre hommage à Jean Pormanove. Parmi eux, "Naruto", qui a publié un message sur son compte Instagram, appelant à "respecter sa mémoire".

Lorsque certains mettent en cause les derniers jours de live et la mort du streameur, certains vont même jusqu'à désigner la plateforme Kick comme ayant fait preuve "d'inaction".

Clara Chappaz, ministre déléguée chargée du Numérique, a dénoncé sur le réseau X "une horreur absolue" et indiqué avoir "saisi l'Arcom et effectué un signalement sur Pharos", le service de lutte contre la violence en ligne. "J'ai également contacté les responsables de la plateforme pour obtenir des explications. La responsabilité des plateformes en ligne sur la diffusion de contenus illicites n'est pas une option : c'est la loi", a-t-elle souligné.

Lilian Pouyaud