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"Il a gagné du temps": le renoncement de Sébastien Lecornu au 49-3, une tactique "habile"?

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Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé qu'il renonçait au 49-3 pour faire passer en force son budget. Une manière de renvoyer la balle au parlement et peut-être d'éviter une censure immédiate. Explications.

Un premier geste en faveur de l'opposition? Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé ce vendredi qu'il "renonçait" à utiliser l'article 49.3 de la Constitution pour gouverner, et notamment faire adopter le budget 2026 sans vote.

"Dès lors que le gouvernement ne peut plus être en situation d'interrompre les débats, il n'y a donc plus aucun prétexte pour que ces débats (parlementaires) ne démarrent pas la semaine prochaine", a déclaré le Premier ministre depuis Matignon à l'attention des oppositions de gauche et de droite qu'il reçoit ce vendredi.

Une décision qui fait aussi réagir sur le plateau des Grandes Gueules: "Ça fait 1 mois qu'il est nommé, c'est un échec au quotidien, il n'est pas au niveau", tacle Emmanuel De Villiers. "Il ne faut pas oublier que c'est quelqu'un qui n'a jamais travaillé et n'a jamais exercé de responsabilités et donc il n'a pas la compétence pour solutionner de telles problématiques, n'a pas le charisme de passer en force, de prendre des risques", juge-t-il.

Lecornu renonce au 49.9 : Sébastien le malin ? - 03/10
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"Il a gagné du temps mais jusqu'à quand?"

Pour Olivier Truchot en revanche, c'est assez "habile": "Renoncer au 49-3, cela veut dire qu'il refuse d'interrompre les débats sur le budget en passant en force. Il dit aux partis qui ont le pouvoir à l'Assemblée nationale, de se mettre d'accord parce qu'il n'y aura pas de passage en force", analyse-t-il sur RMC et RMC Story.

"C'est assez malin parce que c'était une revendication de la gauche. Difficile pour Olivier Faure mais aussi Marine Le Pen de censurer tout de suite, ils sont obligés de jouer le jeu sinon on leur reprochera de ne pas être dans le dialogue. Bravo Lecornu, il a gagné du temps mais jusqu'à quand?", s'interroge Olivier Truchot.

"L'exécutif doit renvoyer la responsabilité au parlement, il le fait enfin", abonde Antoine Diers. "Mais Lecornu vient de boucler un budget dont personne ne sait rien et il l'a fait sans ministre. Je ne vois pas comment l'Assemblée nationale va voter ce budget. Même si c'est un joli coup, une jolie pirouette, malheureusement pour les Français, il ne se passera rien".

Comment réagit le PS?

Mais le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, a estimé dans la foulée que cette décision n'empêcherait pas l'exécutif de "caporaliser le Parlement", avec d'autres outils constitutionnels.

Sur Franceinfo, l'élu a évoqué "les votes bloqués" ou "l'article 40 qui empêche des dépenses nouvelles". "Le Premier ministre appelle au compromis. Mais au moment où nous allons le rencontrer, il ne nous en propose aucun", a-t-il ajouté.

G.D. (avec AFP)