"Des croix gammées dans ma chambre": une maison a été "saccagée" après un "Projet X"

Quand une soirée vire au "Projet X", comme dans le film sorti en 2012... C’est ce qu’il s’est passé dans une maison de Thonnelle, dans la Meuse, début mai. Une soixantaine de personnes, ont saccagé les lieux. Résultats: 40.000 euros de dégâts estimés, 10.000 euros de vols. La famille a déposé plainte mais pour le moment, personne n’a été interpellé. Les traits fatigués, les parents, Eric et Virginie, listent les dégâts encore visibles provoqués par cette soirée: "Dans les escaliers, ils ont cassé, parce qu’ils ont fait du snowboard. Dans la chambre, ils ont uriné sur le lit. Ils ont fait des croix gammées, arrachés les radiateurs… C’est surréaliste".
Seule à la maison ce soir-là, leur fille de 16 ans a invité deux amies. Elles ont posté une photo sur les réseaux sociaux et d’autres jeunes des alentours ont voulu s’inviter, mais la situation a dégénéré. "On s’est retrouvé avec 40-60 personnes dans la maison. Ils ont tout retourné, ils ont fouillé dans notre chambre. J’ai la rage", confie la mère. "Moi, je suis encore choqué. On a mis 20 ans à faire notre maison et tout a été détruit en une nuit", ajoute le père.
Depuis les faits, leur fille ne va plus à l'école, par peur des représailles, car elle a reçu des menaces pendant la soirée. "Elles étaient trois à pleurer en disant d’arrêter tout. Elle leur a dit de sortir, sinon elle allait appeler quelqu’un. Ils lui ont dit ‘on te retrouvera à la sortie de l’école, on te cassera la gueule’", expliquent ses parents. Un expert doit passer ce mardi pour déterminer si l’assurance prendra en charge les 40.000 euros de dégâts.
"Je pense qu’ils ont découvert quelques tracts"
Dans Apolline Matin, ce mardi sur RMC et RMC Story, Maxence, le fils aîné de la famille, fait un lien avec son engagement politique. "Il y avait des croix gammées dessinées partout dans ma chambre, décrit-il. La raison, c’est que je suis membre du RN, ils ont dû découvrir quelque chose. (…) Ma chambre a souffert particulièrement. Je pense qu’ils ont découvert quelques tracts que j’avais dans ma chambre. Et c’est là qu’ils se sont acharnés."
"Ils ont déglingué la chambre, poursuit-il. Il faut s’imaginer le choc que c’est. Tous nos souvenirs, tous nos effets personnels, ont été détruits, volés, saccagés… Dans ma chambre, je ne peux absolument rien garder. Même pas un stylo, parce que s’il n’est pas cassé ou volé, il est imbibé d’excréments et d’urine. Ils ont uriné et déféqué partout, même dans le sac d’école de mon petit frère."
Il espère que les auteurs des faits seront punis par la justice, alors que seule une enquête préliminaire a été ouverte pour le moment et que certains pourraient être venus de Belgique, où sa sœur est lycéenne. "Il y a un faisceau de preuves, des plaques d’immatriculation, énormément de noms et de visages. Il y a une incompréhension, même si on a confiance en la justice. On espère qu’ils vont être condamnés. C’est une affaire assez complexe parce que la plupart sont belges, tout le monde est choqué", explique Maxence. Sa sœur, elle, reste très marquée.
"Ma sœur va très mal, souligne-t-il. Elle est victime d’une espèce d’amnésie post-traumatique. Elle est déscolarisée parce que c’est impossible d’aller à l’école. Ça a fait le tour, elle est harcelée sur les réseaux. Et elle a la crainte de retourner à l’école. D’ailleurs, elle n’y retournera pas parce qu’elle a été menacée ce soir-là. C’est pour ça qu’elle n’a appelé personne, parce qu’ils lui ont dit que si elle appelait la gendarmerie ou si elle les balançait, ils allaient la retrouver et lui casser la figure."