Des déchetteries fermées après plusieurs agressions d'agents en Gironde: "On a reçu des écrous"

Six déchetteries de l’est de la Gironde sont restées fermées ce mercredi, après une nouvelle agression d’agents du site de Saint-Magne-de-Castillon. C’est la deuxième fois en une semaine. Les agents ont été victimes de jets de projectiles. Aucun d’entre eux n’est blessé, mais tous restent choqués.
Dans le petit bureau des agents de la déchetterie, Pascal a gardé certains des projectiles qu’il a reçus.
“On a reçu des écrous. Si vous le prenez dans la figure, vous risquez une fracture du crâne”, déplore-t-il.
En 29 ans de métier, c’est la première fois qu’il est visé. Son collègue Brian était lui aussi présent. “Le stagiaire était devant moi. Je lui ai dit ‘va me ramasser ça, on va aller là-bas’ et quand il est passé devant moi, le boulon est passé entre nous deux”, détaille-t-il.
Une multiplication des incivilités
Tous les jours, l’agent doit faire face à des intrusions, des tentatives de vols de métaux, d'électroménager, d'objets qui pourraient être recyclés, mais il ne s’attendait pas à être, un jour, directement pris pour cible. “Si un de nos agents de déchetterie se fait frapper, moi, c’est clair que je ne resterai pas. Je ne vais pas mettre ma vie en danger pour protéger des ordures. Je préfère trouver un autre travail tant pis”, appuie-t-il.
Il y a donc un ras-le-bol chez ces agents qui font face à cette multiplication des incivilités. Cette agression, c’est aussi celle de trop pour Christian Malandit, président de l’USTOM, qui gère le traitement des déchets dans l’est de la Gironde.
“On est démuni. Nous, on engage des travaux pour justement cette sécurité et on a des personnes comme ça qui agressent. Je vous avoue que je ne sais pas comment ça peut tourner demain. J’ai peur que mes agents soient blessés. Ce n’est pas tolérable”, pointe-t-il.
Depuis le début de l’année, plus de 200 intrusions ont été constatées sur les huit sites gérés par l’USTOM.