Disparition de Delphine Jubillar: comment de mystérieux coups de fils relancent l'affaire

L’affaire Jubillar, du nom de Delphine Jubillar, cette infirmière, mère de famille qui a disparue il y a bientôt trois ans dans le Tarn, prend un nouveau tournant.
Son mari Cédric a vite été soupçonné, mis en examen et écroué. Il clame son innocence, le corps de sa femme n’a jamais été retrouvé mais les juges d’instruction ont clos le dossier et demandé le renvoi du mari devant une cour d’assises. Ils écrivent dans l’ordonnance de mise en accusation qu’il est coupable du meurtre de sa femme. Et le procès était prévu d’ici la fin de l’année.
Sauf que, coup de théâtre, La dépêche du Midi a révélé mercredi 17 janvier qu’au cours d’une audience prévue ce jeudi, le parquet général va demander un supplément d’information. C’est à dire que l’on rouvre cette enquête pour tenir compte d’éléments nouveaux. La décision liée à cette demande sera prise le 8 février par la cour d'appel de Toulouse.
Des nouveaux éléments qui viennent d’une écoute téléphonique
L’écoute d’une conversation entre un détenu et sa mère relance l'enquête censée être close. Un détenu de 33 ans qui purge une peine de dix ans pour tentative de meurtre, actuellement à la centrale de Lannemezan, mais il a un temps été incarcéré dans la même prison que Cédric Jubilar à Seysse. Donc il s'intéresse à l’affaire. Et sa mère lui apprend au téléphone que Cédric Jubilar sera bientôt jugé en cour d’assises.
Le détenu s'exclame alors : "Quoi ? Quand ? Mais il n’y a pas de preuve ! Il n’y a pas de preuves. La mère acquiesce en riant et ajoute: "Ah... S’ils savaient…". Le détenu conclut: “Voila, Sébastien et Matthieu et Sofiane, ils ne les connaissent pas".
La conversation est courte mais elle donne vraiment l’impression que la mère et son fils ont des informations. Et les trois prénoms qui sont cités correspondent à des hommes qui sont apparus dans le dossier. Des amis de Cédric Jubillar.
Le parquet va donc demander ce jeudi que ce détenu et sa mère soient entendus. Les avocats de Cédric Jubillar estiment que cela prouve que la justice doute de la culpabilité du mari. Contrairement à ce que l’on croyait.
Un autre témoignage troublant vient d'un anonyme qui a appelé les gendarmes à plusieurs reprises disant avoir des informations sur l'affaire. Tout cela pourrait retarder le procès prévu pour initialement pour la fin d'année 2024.