Drame de Millas: "La conductrice n'est pas la seule responsable", juge la mère d'une victime

Le 14 décembre dernier, un car scolaire percutait un TER au passage à niveau de Millas. Six collégiens ont perdu la vie. Un rapport d'expertise met la conductrice du car scolaire en cause.

Près de 10 mois après le drame de Millas, les conclusions des expertises techniques viennent d'être remises à la juge d'instruction et elles sont accablantes pour la conductrice du car. Alors qu'elle explique depuis le début que les barrières du passage à niveau étaient ouvertes, les expertises viennent dire le contraire.

Les experts confirment au contraire un freinage d'urgence, et excluent tout dysfonctionnement du passage à niveau. Des expertises médicales sur la conductrice, mise en examen pour "homicides et blessures involontaires par imprudence", ont aussi été ordonnées. La conductrice de 46 ans prenait des somnifères depuis plusieurs années quand a eu lieu l'accident.

"Comment ont-ils pu la laisser conduire?"

Une responsabilité de la conductrice qui ne surprend pas Stéphanie Fruitet, la mère d'Ophélia, 13 ans, décédée dans l'accident. Mais pour elle, la conductrice n'est pas la seule responsable: "Elle n'était pas toute seule. Le médecin traitant lui a renouvelé les ordonnances tous les trois mois. Il n'y a eu aucune analyse pour savoir si le traitement lui convenait. La médecine du travail, c'est pareil, ils la laissent travailler. Moi je voudrais savoir comment ils ont pu laisser une personne comme ça conduire. Ce n'est pas un traitement anodin qu'elle prenait. C'est dur. Je survis pour Ophélia. Je lui ai promis qu'on la vengerait et qu'on saurait la vérité".

Jean-Wilfrid Forquès (avec P.B.)