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Faits divers

Enseignante giflée à Tourcoing: une enquête ouverte après la divulgation de noms de professeurs

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Une enquête a été ouverte à la suite de la publication sur le réseau X (ex-Twitter) de noms d'enseignants du lycée Sévigné de Tourcoing (Nord), dans lequel une jeune fille est accusée d'avoir giflé une enseignante qui lui demandait de retirer son voile.

Le 7 octobre dernier, une enseignante en sciences techniques médico-sociales du lycée Sévigné aurait demandé à une élève de retirer son voile religieux dans la cour de l'établissement, mais la lycéenne, qui s'apprêtait à sortir, aurait refusé.

L'élève aurait alors giflé sa professeure qui aurait répliqué par une gifle. La jeune fille, majeure, sera jugée le 11 décembre. Aujourd’hui, un tiers des enseignants du lycée sont sous protection fonctionnelle et une enquête a été ouverte.

“Les collègues sont à bout”

Plusieurs dizaines de plaintes ont ainsi été déposées par des professeurs du lycée, mais aussi par la direction de l'établissement, et 43 enseignants sont désormais sous protection fonctionnelle. Ces plaintes ont été déposées car le nom de 50 à 60 professeurs du lycée Sévigné a circulé sur le réseau social X (ex-Twitter), jeudi dernier.

Si ces noms ont circulé, c’est parce qu’une dizaine d’enseignants du lycée ont été accusés d’avoir soutenu l’élève voilée. Or, cette information qui a été reprise par différents médias, mais pas par RMC, est fausse. Elle viendrait pourtant du ministère de l’Intérieur, selon ces journalistes. Les syndicats dénoncent donc une fake news.

“Je suis choqué par cette rumeur”, confie le représentant CGT du lycée, qui a été très présent pendant toute cette affaire et n’a jamais entendu un professeur soutenir l’élève voilée.

Même son de cloche du côté du rectorat, qui a animé plusieurs réunions au lycée, mais aussi de l’ensemble des syndicats ou des professeurs que RMC a pu contacter. “Les collègues sont à bout”, assure un représentant du SNES, qui rappelle que le lycée a connu cinq agressions de professeurs depuis le début de l’année.

“On se serre les coudes pour tenir”, poursuit-il.

La professeure giflée est quant à elle toujours en arrêt, très choquée selon son avocat.

Bérengère Bocquillon