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Femme sauvée après l’activation d’un téléphone "grave danger", l'ex-conjoint tué: ce que l'on sait

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Un homme de 26 ans a été abattu par la police mercredi soir à Noisy-le-Grand en Seine-Saint-Denis. C'est son ex-compagne qui a appelé la police avec son téléphone grave danger, alors que le suspect se trouvait devant la porte de son domicile.

C'est un féminicide qui a visiblement été empêché au dernier moment. Il est presque 19h30 ce mercredi à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), lorsqu'une femme de 24 ans aperçoit son ex-compagnon à travers l'œilleton de sa porte d'entrée. Elle appelle tout de suite la police grâce à son téléphone grave danger, un dispositif accordé aux victimes de violences conjugales qui permet en une pression de déclencher une intervention rapide des forces de l’ordre.

À l'arrivée des policiers, l'homme se trouve dans les escaliers de l'immeuble. À la vue des fonctionnaires, il ouvre le feu et blesse un agent à l'avant-bras. Les forces de l'ordre ripostent à 4 reprises et l'homme de 26 ans est touché, grièvement blessé. Il décédera un peu plus tard dans la soirée.

L'ex-compagnon déjà condamné pour violences conjugales et interdit d'entrer en contact avec la victime

Selon les premiers éléments, l'ex-compagnon avait déjà été condamné en 2019 pour des faits de violences conjugales sur une autre compagne. Il était sous contrôle judiciaire et avait interdiction d'entrer en contact avec la victime ou de paraître à son domicile pour des faits similaires qui devaient être jugés en juin prochain.

De son côté, son ex-compagne qui avait obtenu la garde de leurs enfants le 18 janvier dernier, avait reçu son téléphone grave danger dans la foulée, le 25 janvier. Avant de l'utiliser le 7 février donc.

"Il y a des dispositifs qui fonctionnent"

"Ce qu'il s'est passé montre qu'il y a des dispositifs qui fonctionnent", salue ce jeudi sur RMC et BFMTV l'avocat Thibault de Montbrial. "La police a réagi très vite, ils ont sauvé la vie de cette femme et quand ça marche, il faut le saluer. Il y a une volonté des pouvoirs publics de lutter contre les féminicides", a-t-il ajouté.

Le dispositif téléphone grave danger, expérimenté depuis 2009 en Seine-Saint-Denis, a été généralisé en 2014 au reste de la France, où sont aujourd'hui déployés près de 5.000 téléphones. En 2023, 94 féminicides ont été commis en France, contre 118 en 2022.

L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) va être saisie d’une enquête administrative, notamment sur les circonstances des tirs.

Nicolas Traino avec Guillaume Dussourt