Gironde: le maire mystérieusement disparu a fui au Canada, les factures de sa commune posent question

Le mystère est partiellement résolu en Gironde. Depuis la fin du mois de juin, tout le monde se demandait où était passé le maire de Saint-Ciers-d'Abzac au nord de Bordeaux. Il était parti sans donner de nouvelles, ni déléguer quoi que ce soit. Il a fini par en donner jeudi 25 septembre à sa première adjointe et aux gendarmes.

Les habitants de Saint-Ciers-d'Abzac (Gironde), n'ont plus de nouvelles de leur maire depuis le 1er juillet. L'élu de cette petite commune s'est éclipsé sans raison apparente laissant ses administrés désemparés.

Le parquet de Libourne qui avait ouvert une enquête "aux fins de recherche des causes de la disparition", a indiqué jeudi avoir eu des nouvelles "rassurantes" de l'édile qui se trouverait à l'étranger. Mais le mystère demeure sur la raison précise du départ de ce boulanger de 42 ans, qui avait évoqué un simple "déplacement professionnel à l'étranger".

"Quand on est maire, on a des obligations envers les habitants"

Une situation qui attise colère et questionnement chez les habitants et les élus locaux. Pour Christine, une habitante de cette commune de 1.500 habitants "cette histoire est bizarre". Marcel aussi est très étonné: “Ce n'est pas très honnête. Quand on est maire, on a des obligations envers les habitants et ceux qui ont voté pour lui", dénonce-t-il.

Une enquête a même été ouverte pour en savoir plus sur cette disparition et les gendarmes ont pu entrer en contact avec lui jeudi. Ils ont eu des nouvelles rassurantes tout comme sa première adjointe, Cécile Aboudaram, aussi, depuis quelques semaines.

“Uniquement des messages par WhatsApp et de très rares appels. Il serait au Canada”, confie cette dernière.

Le procureur de la République de Libourne évoque des nouvelles rassurantes et "des éléments de nature privée" et la demande de classement de l'affaire. La première adjointe, assure l'intérim en son absence: “Il n’y a pas eu plus d'échanges que ça, c'est resté très laconique", souligne-t-elle.

"Ce qu'on découvre est peu orthodoxe"

Alors comment expliquer un départ aussi précipité? Philippe Buisson, président de la communauté d'agglomérations du libournais, émet une hypothèse en lien avec les comptes de sa commune.

“Ce qu'on découvre est, en l’état en tout cas, peu orthodoxe. Le budget se compte en quelques centaines de milliers d'euros et les factures non honorées se comptent en dizaines voire centaines de milliers d'euros aussi", dénonce-t-il.

Un conseil municipal est prévu le mois prochain pour notamment officialiser le remplacement du maire par sa première adjointe.

Pierre Bourgès et BFMTV (édité par G. De.)