Il y a 2 ans, le petit Emile disparaissait au Haut-Vernet: où en est l'enquête?

Aujourd’hui, cela fait tout juste 2 ans que le petit Emile a disparu. Et l’enquête continue. Ces dernières semaines, les gendarmes de la section de recherches de Marseille sont revenus à plusieurs reprises au village du Haut-Vernet à 1200 mètres d'altitude dans les Alpes-de-Haute-Provence. Ils sont revenus à trois reprises selon les informations de BFMTV, depuis la garde à vue des grands-parents, de l'oncle et de la tante d'Emile, en mars.
C'est là que le petit Emile, 2 ans et demi, a été vu pour la dernière fois le 8 juillet 2023. Et les investigations scientifiques se poursuivent donc. Avec cette période anniversaire, on retrouve les conditions de terrain, les conditions météo du jour de la disparition.
La garde à vue de mars, c'était la dernière avancée majeure avec l'interrogatoire pendant 48h des grands-parents, oncles et tantes du petit Emile. Une mesure forte à l'époque, pour tenter d’éclaircir les zones d’ombre du dossier. Les magistrats voulaient notamment recouper les emplois du temps, confronter les témoignages, et observer les réactions des membres de la famille face à certaines hypothèses.
Mais aucune mise en examen n’a été prononcée. La garde à vue n'avait pas donné grand-chose finalement. Le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, a donné de nouveaux éléments de l'enquête et confirmé des éléments cruciaux: les traces d'un traumatisme facial violent sur la crâne d'Emile, le fait que les restes d'Emile avaient été transportés: les restes ont été retrouvés dans une zone déjà fouillée à plusieurs reprises.
Et par ailleurs, des analyses de pollens retrouvés sur les os ont montré qu’ils provenaient d’un autre environnement, renforçant l’hypothèse que le corps a d’abord reposé ailleurs avant d’être déposé là. Enfin le procureur avait bien donné cette autre précision importante: la piste familiale "n’est pas refermée".
Que sait-on vraiment?
Ce que l'on sait, c'est que l’enfant a été vu pour la dernière fois le 8 juillet 2023, vers 17h15, seul, près de la maison de ses grands-parents où il séjournait. Des recherches sont alors lancées. Le Monde parle à l'époque d'"une des plus importantes opérations de ratissage judiciaire jamais conduites".
L’affaire avait suscité une mobilisation nationale, avec des battues, des plongeurs, des drones, des chiens pisteurs et jusqu’à 800 personnes mobilisés.
Ce n’est que le 30 mars 2024 plus de 7 mois après, qu’un promeneur retrouve un crâne, puis d’autres ossements à 500 mètres du centre du hameau, dans une pente raide, boisée. L’identification est formelle: il s’agit bien d’Emile. Si l'enquête aboutit à un déplacement du corps, on n'en sait pas plus. Le corps aurait pu être gardé ailleurs, puis replacé. On exclut alors la piste de la faune. Aucun animal n’aurait pu transporter les restes de façon aussi précise. La piste humaine est privilégiée.
L'enquête continue
La cellule Émile reste active. Huit à dix gendarmes continuent de travailler à plein temps sur ce dossier. Basés au sein de la section de recherches de Marseille, ils sont appuyés par l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). Ils croisent les données, comparent les versions, étudient les trajets. Ils exploitent les techniques les plus fines. Chaque hypothèse est testée, re-testée. Rien n’est laissé de côté.
Aucun élément matériel n'incrimine qui que ce soit à ce jour. Mais les enquêteurs ont déjà entendu plus de 120 personnes, consulté les téléphones portables présents dans la zone, et exploité plusieurs centaines de procès-verbaux depuis juillet 2023.
Officiellement, l’enquête n’est pas au point mort. Mais on ne sait pas bien ce qui pourrait la relancer. Un déclic peut-être? Une mise en examen, une convocation par le juge, un témoignage inattendu. Le juge d'instruction peut, à tout moment, ordonner de nouvelles expertises, relancer des confrontations, ou convoquer des proches pour éclaircir certaines zones d’ombre.