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"Ils ont le cerveau brûlé": la mairie de Nice contrainte de fermer une rue pour lutter contre les toxicos

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Contre la consommation de drogue et les toxicomanes qui ont envahis une rue de Nice, la mairie a décidé de fermer la voie en faisant contrôler les passages par la police municipale. Une tentative du maire de la ville Christian Estrosi d'endiguer le phénomène qui dure depuis plusieurs années.

Une rue fermée contre la consommation de drogue. A Nice, le maire Christian Estrosi a annoncé des barrages filtrants à l'entrée de la rue Tiranty alors que "des troubles à l'ordre public" sur fond de consommation de drogue dure, ont été constatés.

"Nous serons intransigeants avec ceux qui ne respectent pas les lois de la République, qui causent des troubles à l’ordre public et qui imposent, par leur comportement, des risques sanitaires avérés", a lancé l'élu sur X.

Résultat depuis ce mardi, "face aux signalements répétés de consommation de drogue en pleine rue", la police municipale filtre le passage dans cette rue. De 8h à 20h, seuls les riverains, commerçants et patients des cabinets médicaux, peuvent passer dans cette rue Tiranty qui se trouve à deux pas de la célèbre place Massena.

"Il en va de la sécurité des Niçois, mais aussi de celle des personnes concernées, dont la dignité est mise à mal par ces pratiques dangereuses aux risques sanitaires élevés", assure Christian Estrosi.

Des toxicomanes qui refusent des prises en charge

Electre, qui habite près de cette rue, assure que cela fait des années que la situation est ainsi dans cette rue, malgré des actions déjà entreprises par les pouvoirs publics: "C'est un problème de santé publique, l'hôpital psychiatrique Sainte-Marie avec son service d'addictologie manque de personnel", note-t-elle dans un premier temps sur RMC.

"Christian Estrosi et surtout ses adjoints, sont sur le terrain et ce n'est pas parce qu'on est à un an des élections municipales. Le maire et le préfet font ce qu'ils peuvent, on est débordé par manque de moyens", poursuit Electre.

Si les problèmes se concentrent sur cette rue, c'est parce qu'un centre se trouvait il y a quelques années dans cette voie: "A cette époque ça allait", explique Electre. "Mais ces gens-là (les toxicomanes, ndlr) ont le cerveau brûlé par la drogue. Et on a fait des maraudes pour les prendre en charge, on a rénové les accueils de nuit, mais ils ne veulent pas venir", déplore-t-elle sur RMC Story.

Pour Eric Ciotti, l'adversaire principal de Christian Estrosi à Nice, cette mesure est "un coup de com'" qui "pénalise les riverains". "La mesure est inefficace. Elle ne traite rien. Elle ne règle rien. Elle déplace simplement le problème quelques mètres plus loin", assure le député UDR dans un communiqué.

Nice : une rue transformée en salle de shoot à ciel ouvert - 16/07
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De l"'addiction" et un "problème de santé publique"

"La consommation de drogue et la vente sont illégales en France, pourquoi les consommateurs ne sont pas interpellés et mis en prison?", questionne Antoine Diers sur le plateau des Grandes Gueules. "Résultat, le maire en arrive à cette seule mesure qui est une démonstration de l'effondrement total de l'autorité dans notre pays", tacle-t-il.

Mais l'éducateur Etienne Liebig lui rappelle que les consommateurs de drogue sont avant tout malades: "Même aux Etats-Unis très répressifs en la matière, il y a des toxicomanes partout dans la rue. Il faut prendre ça comme un problème de santé publique, c'est de l'addiction", conclut-il.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC