INFO RMC. Cinq plaintes contre une enseignante accusée d’humiliation et châtiments corporels sur des élèves de 5 ans

Jean-Pierre a écrit le cœur lourd à "RMC s’engage avec vous". Son fils de 5 ans est en maternelle à l’école Bertrine de Belin-Béliet, en Gironde. Il accuse la maîtresse de châtiments corporels et d’humiliation répétés.
Il n’a rien dit pendant des mois, et d’autres enfants de sa classe sont victimes. En un mois, quatre familles ont porté plainte pour violences physiques et psychologiques. D’après nos informations, une cinquième plainte va être déposée par Jean-Pierre.
“Ils se font tirer les oreilles, il y a aussi eu des gifles presque quotidiennement. Mon fils est changé au niveau du comportement, il se lève la nuit à 2h, 3h du matin. Il pleure. Récemment, il s’est fait pipi dessus. Ce n'était pas arrivé depuis la première année de maternelle”, témoigne Jean-Pierre.
L'enseignante mise à pied provisoirement
Si Jean-Pierre a contacté la rédaction, c’est parce qu’il se sent totalement abandonné par la direction. Sentiment partagé par Laina et Émeline, qui ont porté plainte, et pour qui l’école a trop tardé à agir pour faire cesser les violences.
“‘Je te mets une claque, ou je te tire l’oreille, car tu as dépassé de ton coloriage’. Ce qui est attendu maintenant, c'est qu’on l’empêche de nuire”, relate Laina.
“Nous, la seule chose qu’on demande, c’est qu’elle soit retirée de l'Éducation nationale, parce que si elle est transférée dans une autre école, ça va se reproduire à nouveau”, assure Émeline.
Une enquête est ouverte depuis dix jours par le parquet de Bordeaux. Et l’enseignante a été mise à pied provisoirement dans la foulée.
Les enfants bientôt entendus par les gendarmes
La direction ne communique pas, RMC n’a réussi à joindre personne. Par ailleurs, une première plainte avait été déposée contre cette enseignante il y a huit ans pour des faits similaires. Une plainte qui n’avait pas abouti. L’institutrice, une ancienne ingénieure d’une cinquantaine d'années, avait pourtant été convoquée par le rectorat.
L’académie refuse de commenter une enquête en cours, mais indique qu’un “accompagnement des élèves est prévu à court, moyen et long terme”, sans préciser sous quelle forme.
L’académie certifie que tant que l’instruction est en cours, elle ne reviendra pas. Une procédure disciplinaire est conduite en parallèle de l’enquête judiciaire. La sanction la plus grave pour l’enseignante serait effectivement le licenciement. Selon nos informations, les enfants victimes seront entendus ce mardi 26 mars par une cellule spécialisée de la gendarmerie.