Isère: un homme ayant avoué un meurtre remontant à 1986 remis en liberté

Justice (Photo d'illustration) - AFP
Un homme de 57 ans, qui avait avoué en 2022 le meurtre d'une jeune femme, Marie-Thérèse Bonfanti remontant à 1986, a été remis en liberté jeudi après un arrêt jugeant les faits prescrits, a indiqué le parquet de Grenoble.
"J'ai fait appel de cette remise en liberté", a précisé à la presse le procureur Eric Vaillant, confirmant une information du quotidien régional Le Dauphiné Libéré.
Meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti, mère de 2 enfants
Âgée de 25 ans, Marie-Thérèse Bonfanti, mère de deux enfants, avait disparu le 22 mai 1986 alors qu'elle distribuait des journaux à Pontcharra, en Isère. Un voisin avait été soupçonné puis relâché et l'enquête s'était soldée par un non-lieu en novembre 1987.
Mais le dossier de cet emblématique "cold case" avait rebondi en mai 2022 avec l'interpellation de ce voisin, suivie de sa mise en examen et de son placement en détention provisoire.
Il avait fini par reconnaître avoir tué Marie-Thérèse Bonfanti et avait indiqué où trouver la dépouille de la victime. Des fouilles organisées dans une forêt de l'Isère avaient permis la découverte du crâne de la jeune femme.
La question de la prescription des faits s'était immédiatement posée. Pour un crime, le délai maximal est de trente ans.
Injustice ?
En janvier, la cour d'appel de Grenoble avait jugé que, dans cette affaire, le délai démarrait au moment des aveux, en mai 2022, puisque auparavant Mme Bonfanti était simplement considérée comme "disparue".
Le 28 novembre, la Cour de cassation a estimé qu'il s'agissait d'une mauvaise interprétation du droit et a annulé cet arrêt. Elle a renvoyé le dossier devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon.
L'avocat de la famille de la victime a annoncé vouloir "re-plaider" devant cette instance.
"Tout est encore possible même si la fenêtre de tir est très étroite", a-t-il déclaré fin novembre à l'AFP.