"J'ai crevé ses pneus": tensions dans les zones rurales aussi touchées par le fléau des rodéos à moto

Semis détruits, récoltes endommagées et préjudice financier important. Depuis quelques années, les zones rurales et les agriculteurs sont victimes des rodéos sauvages à moto, en 4x4 et en quad. Des pilotes de moto-cross n'hésitent pas à rouler dans leur champs au mépris de leur travail, abîmant les cultures.
Et alors que les autorités peinent à endiguer le phénomène, certains agriculteurs choisissent de se faire justice eux-mêmes. Le 6 avril dernier, l'un d'eux a percuté un motard qui faisait du rodéo avec son 4x4 avant d'être placé en garde à vue.
Benoît a lui aussi affaire à un motard indélicat qui dérangeait son village depuis des années: "Un jour j'ai pris un couteau, je l'ai arrêté et j'ai crevé ses pneus. Il a sorti un manche de pioche et m'a frappé avec. J'ai eu 7 jours d'ITT et lui 5 mois avec sursis et une amende. Et il n'y a plus de moto", constate-t-il sur RMC et RMC Story.
"Il y a eu une forte pression sur les rodéos urbains donc ils font des rodéos dans les champs"
L'agriculteur des Grandes Gueules Didier Giraud a lui aussi déjà vécu un rodéo dans un champ: "La gendarmerie a été efficace mais c'est une catastrophe, ça fait des ravages, le blé est massacré. Il y a eu une forte pression sur les rodéos urbains donc ils font des rodéos dans les champs et il y a une espèce d'impunité", déplore l'éleveur de bovins.
S'il assure ne pas s'adonner au rodéo dans les champs, Brice, amateur de moto-cross, déplore la fermeture des terrains homologués: "On paie l'accès et la licence pour faire de la moto-cross et de temps en temps je vais en colline me promener mais jamais je n'irais m'amuser dans un champ", assure-t-il.
"Mais malheureusement les terrains de moto-cross ferment les uns après les autres. On en avait un chez moi près de la station d'épuration, et il a fermé", explique Brice.