"J'étais sous le choc": les élèves réagissent après l'agression de leur professeure à Fontenay-aux-Roses

Des collégiens (image d'illustration) - JEFF PACHOUD / AFP
Mardi 25 mars, une enseignante d'EPS a été agressée par trois élèves, dont deux anciens, au collège des Ormeaux de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) alors qu'elle était en charge d'un groupe.
Une enquête de flagrance pour violences aggravées a été ouverte par le parquet de Nanterre. Aucune garde à vue n'est en cours, mais les mis en cause seraient déjà connus des services de police.
"C'est de l'idiotie"
Aux abords de l'établissement, les élèves partagent tous le même sentiment au regard des faits.
"J'étais un peu sous le choc, car ce ne sont pas vraiment des choses qui arrivent souvent", confie l'un d'entre eux au micro de RMC.
"La prof qui s'est faite agressée est une personne assez douce et gentille. C'est de l'idiotie", ajoute une élève.
La professeure a demandé à trois jeunes de quitter le terrain qu'elle avait réservé pour son cours en dehors de l'établissement. Deux d'entre eux sont d'anciens élèves exclus. Ils refusent.
"S'ensuivirent des insultes, puis des coups. L'un d'entre eux lui a sauté sur le dos en tentant de l'étrangler. Ses affaires ont été jetées par-dessus les grilles du terrain synthétique dans la boue", raconte un professeur.
La situation ne surprend pas certains enseignants du collège qui dénoncent depuis plusieurs années un manque immense de personnel encadrant.
"Il nous manque des postes de conseiller principal d'éducation, des postes d'assistant d'éducation, donc de surveillants. Ca génère des situations de confrontations parfois violentes avec des enseignants", détaille l'un d'entre eux.
La sécurité, une priorité du gouvernement
Cette agression a provoqué de nombreuses réactions au sein du gouvernement. La ministre de l'Education nationale Elisabeth Borne a adressé un message à la professeure pour lui présenter son soutien, affirmant en outre qu'elle était déterminée "avec Bruno Retailleau, à mettre le paquet, avec tous les partenaires de la sécurité, pour assurer la protection de nos personnels et de nos élèves".
De son côté, le ministre de l'Intérieur a martelé, en marge d'un déplacement à Nantes, que "l'école n'est pas un lieu où il doit y avoir des rixes", assurant qu'il est nécessaire de "trouver celles et ceux qui ont fait cela" pour "les punir".
En visite le vendredi 28 mars dans une école de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) avec Elisabeth Borne, François Bayrou a exprimé "une pensée de solidarité" à la victime.
Le Premier ministre évoque "un indice de plus que ce métier n'est pas tout à fait un métier facile et qu'il est au croisement de toutes les tensions et de toutes les dérives de la société".