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"Je deviens folle": sa fille se trouve dans un IME où un homme est suspecté de pédocriminalité

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La semaine dernière, près de 80 hommes soupçonnés de pédocriminalité ont été interpellés en France. Parmi eux, un homme originaire de la Loire est accusé d’avoir filmé des mineurs dans un institut médico-éducatif pour enfants handicapés. Une maman bouleversée témoigne au micro de RMC.

Un élu, deux professeurs des écoles, un surveillant... 80 hommes soupçonnés de pédocriminalité ont été interpellés la semaine du 4 décembre en France, dans un vaste coup de filet montrant que ce fléau touche toutes les catégories sociales. Les interpellations ont eu lieu dans 53 départements, dont deux d'Outre-mer.

Parmi les mis en cause, âgés d'une trentaine à plus d'une soixantaine d'années, "cela va de l'élu local au chômeur, en passant par l'ingénieur", détaille le commissaire Quentin Bevan, chef du pôle opérationnel du nouvel Office des mineurs (Ofmin) de la police judiciaire. "Dans la pédocriminalité, il n'y a pas de profil type, on retrouve toutes les catégories socioprofessionnelles", ajoute-t-il.

Des parents bouleversés

Dix jours après ce vaste coup de filet qui a permis d'interpeller ces 80 hommes soupçonnés de pédocriminalité, certains profils interrogent. Comme cet homme, originaire de la Loire, AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap) dans des écoles, et surveillant de nuit dans un institut médico-éducatif pour enfants handicapés dans le Rhône.

En plus de la détention d'images pédocriminelles, la police l'accuse d'avoir filmé ces enfants la nuit. Dans ce centre, à Bessenay, où il travaillait, c'est évidemment la sidération. Des parents sont bouleversés. Comme Anabelle, une maman d'une potentielle victime, qui témoigne au micro de RMC. Depuis plusieurs jours, elle ne dort plus. Seuls le café et les soirées avec sa fille la font tenir.

“Je deviens folle, je suis énervée, j’ai juste envie de défendre ma fille”.

"Il n’y a pas de mot”

Au cours des derniers mois, sa fille a passé plusieurs nuits à l’institut. Aujourd’hui, sa mère s’interroge.

“Rien que de savoir qu’il a pu poser ses mains ou faire des vidéos de votre enfant, vous n’imaginez même pas ce qu’on peut ressentir. Il n’y a pas de mot”.

Une incompréhension renforcée par l’impuissance des victimes. "S’en prendre à des enfants, s’en prendre à des enfants handicapés comme ma fille, c’est inconcevable", souffle Anabelle.

Ce veilleur interpellé a d’ailleurs déjà été condamné par le passé. Anabelle voudrait comprendre. Elle souhaite également connaître son nom et porter plainte. De son côté, l’association qui gère cet institut l’assure: toutes les vérifications ont été faites lors de son recrutement, et rien n’est apparu dans son dossier.

Vincent Chevalier avec Charline Andrieux