"Je n’ai pas les mots, c'est horrible": la mère d’Anthony, tué à coups de batte de baseball, témoigne

TÉMOIGNAGE RMC. Anthony, un homme de 30 ans, a été violemment tué lors d'une agression à coups de batte de baseball dans la commune de Saint-Thurial (Ille-et-Vilaine), près de Rennes, dans la nuit de samedi à dimanche 25 février. Les agresseurs présumés, deux frères, ont été déférés ce mardi et une information judiciaire pour meurtre a été ouverte. La mère de la victime, sous le choc et bouleversée, témoigne au micro de RMC.

"Je viens de déposer des roses pour mon fils": Gwenaëlle, la maman d’Anthony, est en larmes sur le carrefour où son enfant est décédé. Dans la nuit de samedi à dimanche 25 février, Anthony, jeune papa de 30 ans, a été tué lors d’une agression à coups de batte de baseball dans la commune de Saint-Thurial, à 25km au sud de Rennes.

L’autopsie a confirmé un décès “d’origine traumatique” avec notamment plusieurs fractures ou plaies au niveau de la face et du crâne, a-t-on appris mardi auprès du parquet.

“Je n’ai pas les mots, c’est horrible. Que ces gens payent à vie. Je laisse les enquêteurs faire leur travail, mais que justice soit faite”, poursuit la mère endeuillée.

“Anthony était mon fils unique, je l’ai élevé seule. J’ai fait ce que j’ai pu pour lui. C’était un gentil garçon. Timide, réservé, mais serviable”, souffle-t-elle.

“Personne ne comprend ce qu’il s’est passé"

Son ami, présent à ses côtés au moment des faits, a été blessé puis hospitalisé. Ses jours ne sont pas en danger, mais il bénéficie d’une ITT de dix jours.

Les agresseurs présumés, deux frères demeurant dans une caravane et un cabanon sur un terrain appartenant à leur père, non loin du drame, ont été interpellés et placés en garde à vue dimanche après-midi.

“Le premier, né en 1974, sans profession, déjà condamné en 2012 et 2016 pour des infractions routières, reconnaissait avoir pris seul son véhicule après avoir entendu vers 23h45 des coups de klaxon à plusieurs reprises, comme très souvent depuis des années. Il avait intercepté le fourgon et reconnaissait avoir asséné des coups de poings et de batte de baseball aux deux occupants. Il précisait que son frère, qu’il mettait hors de cause, était ce soir-là alcoolisé. II exprimait lors de son audition de la peine pour la famille de la personne décédée”, précise Philippe Astruc, procureur de la République.

Gwenaëlle, la mère de la victime, assure que “tout le monde” connaissait ces deux frères sur la commune. “On ne pouvait pas passer à côté d’eux sans qu’ils sautent sur la route pour nous incendier de bêtises”.

“Personne ne comprend ce qu’il s’est passé. Pleins de personnes ont eu des problèmes avec ces gens depuis longtemps, et il faut qu’il arrive un drame pour qu’on réagisse”, ajoute Gérard, président du club de chasse de la commune, présent aux côtés de Gwenaëlle.

Les deux frères mis en examen et écroués

D’après le procureur de la République, qui cite les explications de la victime survivante, Anthony aurait eu une première altercation avec les mis en cause, une quinzaine de jours auparavant. Ces derniers lui auraient reproché de s’être garé sur un parking non loin de chez eux et que depuis “il en avait un peu après eux”.

Le soir des faits, Anthony et son ami ont passé la soirée ensemble pour parler chasse en consommant de l’alcool. Ils ont ensuite pris la route pour aller devant le terrain des mis en cause où il a klaxonné avant de poursuivre son chemin. Mais les deux frères les ont alors suivis avant de les agresser à coups de batte de baseball.

Toujours selon le parquet de Rennes, les mis en cause ont été déférés ce mardi 27 février au parquet de Rennes. Une information judiciaire criminelle confiée à un juge d’instruction a été ouverte sous les qualifications de “meurtre” et “violences avec ITT supérieure à huit jours avec arme et en réunion”, qui font encourir une peine de 30 années de réclusion criminelle. Les deux suspects ont été mis en examen et écroués, ce mercredi. Ils risquent 30 ans de prison. Samedi 2 mars, une marche blanche aura lieu pour rendre hommage à la victime.

Martin Cadoret avec Charline Andrieux