"Je viens en sachant que ce ne sera pas rapide": les pharmacies songent à instaurer les rendez-vous

L'ordre national des pharmaciens est disposé à "repenser l'organisation" des officines en s'inspirant du modèle québecois qui fonctionne sur rendez-vous, a indiqué mercredi sa présidente.
Carine Wolf-Thal s'est dite "convaincue depuis longtemps, même si c'est forcément un changement de paradigme, qu'on doit repenser l'organisation de nos officines", lors d'un point presse. Elle juge "assez intéressant" le modèle québécois, où les patients prennent le plus souvent rendez-vous, dans la mesure où il peut faire gagner du temps aux pharmaciens.
"Je viens en sachant que ça ne sera pas être rapide. Je considère que je vais y passer 10-15 minutes", explique auprès de RMC Nicolas, 46 ans. Sauf que lorsque le délai se rallonge et qu'il est pressé, il reconnaît renoncer et partir. Il ne serait donc pas contre l'idée de prendre rendez-vous.
Pré-commande de médicaments, "ça prend 3 secondes"
Vanessa, de son côté, anticipe déjà ses venues puisqu'elle pré-commande ses médicaments auprès de son pharmacien et vient les chercher quand ils sont prêts: "C'est pour me faire gagner du temps et faire gagner du temps au pharmacien. Cela prend trois secondes", assure-t-elle.
Du temps, les pharmaciens en prennent de plus en plus auprès des clients car leurs missions se sont étendues. "Il y a les tests, les entretiens de prévention, la vaccination", émunère Yorick Berger, pharmacien et porte-parole de la Fédéation des pharmaciens de France. "Enormément de choses qui sont faites et qui prennent du temps", dit-il, avant de rappeler, tout de même, que le principe d'une officine est d'être ouverte à tous, 24h sur 24h.
Plus de 74.000 pharmaciens en 2050
Cette réflexion s'inscrit dans un contexte de travaux sur la démographie des pharmaciens qui anticipent une baisse de 2,3% des effectifs en 2032 suivie d'une remontée de 3,2% du nombre de pharmaciens à 74.312 en 2050, avec une forte disparité entre les différents métiers.
Selon ses projections, le nombre de pharmaciens d'officines restera stable à l'horizon 2050 tandis qu'une augmentation de 20% est prévue dans l'industrie et les hôpitaux. Un recul est prévu en revanche chez les pharmaciens biologistes, de la distribution de gros et d'outre-mer.
Selon l'AFP, une expérimentation de "pharmacie antenne" est menée en Corse et d'autres projets similaires sont en réflexion ailleurs, selon la responsable. Ce principe consiste pour une pharmacie limitrophe d'une officine qui disparait, de créer "une antenne là où la pharmacie disparaît", l'antenne restant "sous la responsabilité de la pharmacie mère".