"La drogue ne doit pas être accompagnée mais combattue": Darmanin s'oppose à l'ouverture d'une salle de shoot à Lille

Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics - Eric FEFERBERG / AFP
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait part de sa "ferme opposition" au projet de la ville de Lille dirigée par Martine Aubry d'ouvrir une salle de shoot dans cette cité. Dans un courrier daté de lundi, adressé au préfet du Nord et dont l'AFP a eu connaissance, Gérald Darmanin écarte ainsi tout soutien de l'Etat à ce projet. "La drogue ne doit pas être accompagnée mais combattue", écrit le ministre.
Il fait valoir que "depuis la vote de la loi Santé de janvier 2016, les services du ministère de l'Intérieur ont pu constater sur le terrain les conséquences extrêmement néfastes de la création des SCMR (salle de consommation à moindre risque) de Paris et de Strasbourg".
"Dégradations, injection à la vue de tous, rixes..."
Pour Gérald Darmanin, ces salles ont comme "inconvénient majeur de favoriser la fixation des consommateurs en un lieu unique, avec tous les troubles associés: dégradations, injection à la vue de tous, rixes...". Résultat, selon le ministre, "ces situations font l'objet de nombreuses plaintes" de la part des riverains.
Le ministère de la Santé avait, de son côté, officialisé le 4 juin son souhait d'autoriser durablement l'existence de ces salles de consommation à moindre risque, face au bilan "positif" des deux structures expérimentées à Paris et Strasbourg depuis 2016.
Ces salles permettent à des centaines de toxicomanes de s'injecter de l'héroïne et d'autres opiacés avec du matériel stérile et, dans une moindre mesure depuis fin 2019, de fumer du crack dans un environnement sécurisé. Le cadre dérogatoire qui leur permet d'opérer prend fin en 2022 et une pérennisation nécessite de les inscrire dans la loi avant la fin du mandat présidentiel d'Emmanuel Macron.
>> A LIRE AUSSI - Darmanin, le cannabis et "la merde": "Pourtant, on ne dit jamais que la cigarette, c'est de la merde"