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Le bijoutier avait abattu le braqueur: "Quand il a vu l’arme pointée sur lui, il s’est dit, 'c’est lui ou moi'"

Le procès de Stephan Turk, le "bijoutier de Nice", s’ouvre ce lundi 28 mai à Nice devant la Cour d’Assise des Alpes Maritimes.

L'homme âgé de 72 ans est jugé pour le meurtre d’Anthony Asli, un jeune de 19 ans venu le braquer le matin du 11 septembre 2013, touché mortellement dans le dos alors qu'il s'enfuyait en scooter.

Stephan Turk avait été violemment agressé par deux hommes et contraint de leur remettre 127.000 euros d’or et de bijoux entreposés dans un coffre. Alors que les malfaiteurs prenaient la fuite sur un scooter, le bijoutier avait tiré à trois reprises dans leur direction, tuant le passager.

"Il n’avait pas le choix"

Le bijoutier affirme que le passager a pointé son fusil à pompe dans sa direction, et qu’il a tiré par peur, et non par colère. Pour ses avocats, Stéphane Turk était en état de légitime défense, ils comptent donc plaider l’acquittement. Mais pour le procureur, le bijoutier n’était plus en danger au moment où il a tiré, et les témoignages recueillis n’ont pas permis de déterminer si Anthony Asli portait effectivement une arme au moment de sa fuite.

Tout l’enjeu de ce procès sera donc de déterminer si le commerçant a agi en état de légitime défense ou s’il a tiré volontairement sur son agresseur avec pour intention de lui donner la mort. "La version du bijoutier, invariable depuis le premier jour, n’est pour l'instant absolument pas contredite par les éléments objectifs", affirme Me Franck de Vita, l’avocat de Stéphan Turk. "Il n’avait pas le choix. A partir du moment où il a vu l’arme pointée sur lui, il s’est dit, c’est lui ou moi. Stephan Turk regrette la mort du jeune homme".

"Dès qu’il a été placé en garde à vue, il a eu des menaces de mort"

Depuis cette affaire, pour sa sécurité, la famille a été contrainte de déménager.

"Dès qu’il a été placé en garde à vue, il a eu des menaces de mort. Toutes les parties étaient d’accord pour protéger le bijoutier et sa famille qui, elle aussi, a reçu des menaces. Ils ont été placés dans un endroit tenu secret pour leur sécurité", explique Me de Vita.

Le bijoutier a été renvoyé devant la cour d’assises des Alpes Maritimes pour meurtre et détention illégale d’arme à feu. Le procès qui débute ce matin doit durer 5 jours.

Bourdin Direct (avec C.P.)