"Le sanglier de tous les Français": Élodie Cappé se bat contre l'État qui veut lui retirer "Rillette"

"Le sanglier de tous les Français". Une marche blanche est organisée ce samedi à partir de 14h à Chaource, près de Troyes (Aube), afin de soutenir la laie Rillette. Depuis plus d'un an, Elodie Cappé, éleveuse équine, se bat contre l'administration française. Car cette dernière a recueilli en avril 2023 l'animal qui n'était alors qu'un marcassin. "Elle était en détresse, je n'allais pas la laisser agoniser", explique-t-elle ce samedi sur RMC au micro d'Anaïs Matin.
Depuis, la laie, sa propriétaire et ses autres animaux coulent des jours heureux. Excepté qu'en octobre 2023, l’Office national de la biodiversité lui demande de se "débarasser de l'animal", menaçant de "revenir le chercher ou de l’euthanasier sur place". La loi interdit en effet en principe d'avoir un animal sauvage chez soi. Elodie Cappé refuse de se séparer de celle qu'elle considère comme un "membre de sa famille".
"Au début, on ne voulait pas la garder"
"Au début, on ne voulait pas la garder, j'ai essayé de la placer dans tous les parcs, personne n'en voulait. Le sanglier est considéré comme un nuisible", relate Elodie Cappé, qui précise à l'époque avoir sollicité la Direction départementale de la protection des populations (DDPP).
L'éleveuse de chevaux n'a, depuis, eu de cesse d'alerter et d'appeler à la mobilisation sur les réseaux sociaux afin de soutenir sa laie Rillette. Et cela a marché. Nombre d'internautes puis médias ont relayé cette histoire. Brigitte Bardot et Julien Courbet ont notamment pris position en faveur d'Elodie Cappé.
Selon la propriétaire de Rillette, l'animal est désormais domestiqué et inadapté à la nature. "Elle me suit partout, elle est imprégnée de l'homme et n'a aucun lien hiérarchique avec son espèce. Les sangliers ne veulent pas d'elle car elle représente un danger pour eux", explique-t-elle, précisant avoir déjà essayé de la relâcher dans un parc adapté, en vain.
Vaccinée, stérilisée, parc privé de 1.000 m2...
Abandonner Rillette, "schématiquement, c'est comme si je prenais mon chien et que je le laissais à la SPA", compare Elodie Cappé. "Elle se considère comme un chien." La laie Rillette, stérilisée et vaccinée, jouit désormais d'un espace de 1.000 m2, avec une clôture électrique et son propre marécage.
Une autre solution lui a été proposée, ce qui n'a pas manqué d'ulcéré la propriétaire de Rillette. La remettre à une dresseuse qui travaille dans le cinéma. "Il est hors de question qu'elle travaille, à l'heure où on parle de protection animale, je trouve scandaleux de l'utiliser à des fins lucratives", s'indigne-t-elle.
"Je n'abandonnerai pas un animal de ma famille et je ne me laisserai pas faire", promet-elle, déclare Elodie Cappé en réponse aux menaces des services de l'Etat.
Celle-ci l'assure, le soutien populaire ne cesse de prendre de l'ampleur, en témoignent les quatre pétitions qui rassemblement des centaines de milliers de signatures. "J'ai reçu plein de coups de fil. On a recensé 72 sangliers détenus en France en toute légalité. Pourquoi, moi, on me refuse?"
Selon le décret du 8 octobre 2018, c’est possible pour les sangliers à condition d’en faire la déclaration auprès de la préfecture du département au préalable. Sauf que la préfecture avait rejeté sa demande. Celle-ci avait publié un un communiqué, le 17 décemnbre dernier.
Origine inconnue
"La détention du sanglier, espèce non domestique, est irrégulière. En effet, seuls les animaux ayant une origine connue et licite peuvent prétendre à̀ une autorisation de détention ou à la soumission de dossiers de demande de certificat de capacité et d’autorisation d’ouverture d’établissement. Ainsi, un sanglier directement prélevé dans la nature n’a pas d’origine licite et ne peut pas en disposer", précisent les services de l'Etat.