Le tueur au parpaing soupçonné d'autres attaques: "J’avais la tête en sang, je l’ai échappé belle"

Un homme suspecté d'être à l'origine de la mort d'un SDF à Lyon en début de semaine a été arrêté à Toulon, ce mardi soir. Il s'agit d'un homme d'une trentaine d'années d'origine camerounaise faisant l'objet d'une OQTF (obligation de quitter le territoire français). Il a été interpellé après avoir agressé une jeune femme dans un train entre Marseille et Toulon.
A Lyon, un SDF de nationalité moldave a été découvert mort lundi matin avec une large plaie à la tête, un parpaing ensanglanté à côté de lui. Des analyses, notamment ADN, sont en cours pour vérifier si l'homme arrêté à Toulon est bien l'auteur de cet assassinat, selon le procureur de Lyon Thierry Dran.
Il est aussi suspecté d'une attaque similaire contre un sans-abri à Rotterdam (Pays-Bas), début novembre. Son arrestation met donc fin au violent périple de cet individu qui était sous mandat d'arrêt et de recherche, dans le cadre d'autres agressions, notamment à Dijon. "Bien qu'elle paraisse utiliser plusieurs identités, il semble qu'il s'agisse de la personne" arrêtée à Toulon, a précisé le procureur de Dijon Olivier Caracotch.
Et quand Elise comprend que l'homme arrêté à Toulon pourrait être celui qui a tué un SDF à coup de parpaing à Lyon en début de semaine, mais aussi celui qui l'a agressée à Dijon il y a bientôt quatre mois, elle réalise: "Ce n’est pas une petite agression gratuite, d’un mec un peu paumé qui voulait me voler quelque chose. C’est un tueur. Il a tué quelqu’un. Je l’ai échappé belle, en fait".
Au moins quatre agressions avec un mode opératoire similaire
Le 25 juillet dernier, Elise a reçu un coup de pierre à la tête en sortant de son travail. "Je suis infirmière dans un laboratoire, raconte-t-elle au micro de RMC. Il était 14h, j’étais en vacances depuis deux minutes. Je traverse la voie de tram pour aller à ma voiture. Et au milieu du passage piétons, ça a sonné dans ma tête, comme s’il y avait eu des explosions tout autour. C’est une sensation difficile à imaginer. Je me demande ce qu’il se passe. Je suis accroupie au sol et je vois une pierre. J’ai la tête en sang. Je vois un individu et personne autour."
"Je lui cours après, je l’attrape par la capuche, poursuit Elise. Il me frappe au visage, je me retrouve au sol et il continue de me frapper. Une de mes collègues et d’autres piétons arrivent. Plusieurs personnes lui ont couru après. Je sais juste que les policiers sont arrivés, mais ils ne l’ont pas attrapé parce qu’il a traversé à pied une voie qui est comme une autoroute."
Elise a eu 10 jours d'ITT, avec "cinq points de suture, la mâchoire ouverte à l’intérieur et déboitée, le nez un peu dévié". "J’ai encore des cicatrices", explique-t-elle. Après avoir "évité le pire", elle a porté plainte le lendemain.
Deux mois plus tard, à Evry, en région parisienne, c’est un SDF qui est retrouvé dans un état critique après avoir reçu un bloc en béton sur son visage. Depuis, l'homme pourrait avoir commis trois autres agressions avec un mode opératoire similaire à Strasbourg, Rotterdam et Lyon, où le SDF visé est mort. Après avoir vu les images de Rotterdam, Elise n'avait pas vraiment de doute: "J’ai vu une photo de la vidéosurveillance. En voyant le visage, je me suis dit que ça ressemblait beaucoup".
Des investigations sont en cours pour établir le lien entre ce suspect et ces différentes affaires. En attendant, Elise se dit soulagée de cette arrestation. "Je suis rassurée parce qu’il est derrière les barreaux et que la justice va faire son travail", explique-t-elle, même s'il a fallu "un drame", à Lyon, avant que le suspect soit interpellé.