Menaces contre un professeur à Créteil: "Tout le monde est choqué"

Des images qui ont tourné en boucle sur les réseaux sociaux et ému beaucoup de monde. Une professeur braquée par un pistolet (factice) en plein cours par un jeune garçon. Ses collègues sont sous le choc, et la classe politique s'empare de l'affaire.

Une professeur braquée par un de ses élèves en plein cours avec un pistolet à billes. La scène s'est déroulée jeudi matin. Elle a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux. Les faits se sont déroulés dans le lycée Edouard Branly de Créteil (94) dans une classe en plein chahut. L'élève visiblement absent au début du cours, menace l'enseignante avec cette arme factice, lui demandant de l'inscrire "présent" sur la feuille d'émargement. Elle a porté plainte le lendemain des faits.

Un adolescent de 16 ans, soupçonné d'avoir apporté l'arme dans l'établissement a été interpellé vendredi à son domicile. Celui qui est soupçonné d'avoir pointé l'arme sur sa professeure, s'est rendu à la police vendredi soir et était toujours en garde à vue samedi.

Le gouvernement monte au créneau

Emmanuel Macron a réagi samedi soir. Il demande que soient prises "toutes les mesures" pour bannir des écoles les menaces envers les enseignants. Il affirme également avoir "demandé au ministre de l'Éducation nationale et au ministre de l'Intérieur de prendre toutes les mesures pour que ces faits soient punis et définitivement proscrits des écoles".

Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer a également condamné avec fermeté les actes tout en exprimant sa solidarité avec la professeure, tout comme le ministre de l'Interieur, Christophe Castaner, qui a aussi apporté son soutien sur Twitter à la professeure "lâchement menacée".

"Il y a des violences entre jeunes de quartiers et ça se fait beaucoup à la sortie des établissements scolaires"

Najat Belahcen est la présidente de la fédération de parents FCPE dans le Val de Marne (94). Elle assure assister à une montée des violences à Créteil et dans les environs.

"Depuis quelques temps on remarque sur la ville de Créteil un phénomène de rixes de bandes sur plusieurs zones de la ville. Il y a des violences entre jeunes de quartiers et ça se fait beaucoup à la sortie des établissements scolaires. Cette fois c'est rentré à l'intérieur." 

"C'est une situation extrêmement fragilisante, difficile, compliquée"

Didier Sablic est responsable syndical SNES et un collègue professeur au lycée de la professeur menacée. Il a pu s'entretenir avec la collègue concernée qui est choquée.

"C'est une situation extrêmement fragilisante, difficile, compliquée. Il y a eu le réflexe de ne pas dramatiser la chose mais je pense que c'est un événement marquant, et que toute personne à sa place souffrirait de cette situation. Des problèmes de cette nature on n'en a jamais eu. Tout le monde est un peu choqué.
Le point positif est que ce sont des élèves qui nous ont prévenu de cette situation et on va continuer à travailler avec eux pour mettre en évidence cette situation, la dénoncer, et faire en sorte qu'elle ne se reproduise pas."

Nicolas Ropert (avec J.A.)