Meurtre de Philippine: des affiches avec le visage de l'étudiante arrachées, "c'est lamentable"

Après l'annonce de la mort de Philippine, tuée par un étranger déjà condamné pour viol et sous le coup d'une OQTF, des affiches avec le visage de l'étudiante ont été placardées dans plusieurs universités de France. "Justice pour Philippine, étudiante assassinée par une OQTF non-exécutée", peut-on lire sous la photo de la jeune fille de 19 ans.
Mais dans certaines universités, comme à Sciences-Po Lyon, ces affiches posées sur un espace d'expression libre ont été arrachées. L'Uni, un syndicat étudiant d'extrême droite, accuse des militants d'extrême gauche d'être à l'origine de ces arrachages. La même scène a eu lieu à l'université de Grenoble où c'est l'Unef, un syndicat de gauche, qui est accusé d'avoir arraché les affiches.
Une guéguerre d'affiche qui navre le plateau des Grandes Gueules ce vendredi. "C'est un peu triste", déplore Olivier Truchot. "Il y a une étudiante qui est morte et peut-être que par respect pour elle, il ne faudrait ni instrumentaliser sa mort, ni arracher des affiches avec son visage, ce qui est un peu violent", se désole-t-il.
"C'est lamentable", abonde Joëlle Dago-Serry. "Il y a peut être un message politique mais c'est surtout factuel, Philippine a bien été tuée par une OQTF non-exécutée, c'est un fait. Et Philippine sortait bien de sa fac quand elle a été assassinée", poursuit-elle sur RMC et RMC Story.
"Même si tu es une étudiante de gauche, tu peux te faire assassiner. Les violeurs et les assassins ne regardent pas où on vote. On peut avoir un peu de compassion et ne pas arracher les affiches. Ce monde est devenu idéologique et manque de compassion", ajoute Joëlle Dago-Serry.
"Les jeunes manquent de compassion"
"Tant qu'on ne comprendra pas que les jeunes attendent des pouvoirs publics une prise de conscience pour pouvoir vivre en sécurité et qu'on continuera de dire que c'est de la récupération politique, on continuera à s'opposer bêtement, droite et gauche", note Antoine Diers. "En réalité, on veut tous vivre tranquillement, que la France redevienne sûre et qu'on puisse sortir le soir tranquillement", ajoute-t-il.
"Les jeunes sont parfois un peu 'cons', manquent de recul et de compassion", conclut Olivier Truchot.
Les obsèques de Philippine ont lieu ce vendredi. Une cérémonie doit se dérouler à Versailles.