Nîmes: six personnes évadées après l'incendie d'un centre de rétention

Centre de rétention administrative de Nîmes (Gard) - Capture d'écran Google Maps - Capture d'écran Google Maps
"Six personnes sont recherchées pour avoir profité de la confusion générée par l'incendie pour s'échapper, mais aucun n'est fiché pour profil terroriste ou inquiétant", a indiqué à l'AFP la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, ce dimanche 20 août.
Ces incendies ont été déclenchés volontairement par des personnes retenues dans ce centre pour immigrés en situation irrégulière à la suite d'une panne électrique, a-t-elle précisé.
11 personnes ont été intoxiquées
"Samedi vers 22h00, une coupure d'électricité est survenue au Centre de rétention administrative de Nîmes. Pour une raison qu'il faudra déterminer, le groupe électrogène n'a pas pris le relais, plongeant de très longues heures le CRA dans le noir", a détaillé dimanche dans un communiqué le syndicat de police Alliance (affilié à la CFE) du Gard.
Les retenus présents en ont alors profité pour allumer des feux vers 22h15. Onze personnes ont d'ailleurs été intoxiquées par les fumées inhalées et ont dû etre évacuées au centre hospitalier de Nîmes. "Toutes les personnes hospitalisées pour incommodation sont revenues au CRA ce matin", a relevé la procureure de Nîmes dimanche.
"Des enquêtes pénales en cours visent à identifier les auteurs des dégradations par incendie et à retrouver les personnes qui étaient en situation d'étrangers en séjour irrégulier pour lesquelles l'autorité administrative diligentait des procédures destinées à les reconduire dans leur pays d'origine", a-t-elle complété.
Le syndicat dénonce les conditions de travail
Selon Alliance, "deux zones de vie" du centre de rétention "sont complètement hors service". Le syndicat, qui dénonce des "effectifs de police en nombre insuffisant pour intervenir en sécurité", demande "la fermeture totale des zones incendiées, un audit de sécurité complet et une amélioration des conditions de travail" de ses collèges du CRA de Nîmes.
Mi-juin, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot, avait déploré que plusieurs centres de rétention pour immigrés en situation irrégulière demeurent structurellement "attentatoires à la dignité" humaine, malgré des mises en garde répétées mais "laissées sans suite".
Début juillet, un rapport du bâtonnier de Marseille avait pointé de nombreux dysfonctionnements au centre de rétention administrative de la deuxième ville de France, dans lequel deux incendies successifs s'étaient déclarés fin juin et mi-juillet