Où est passé le patron d'Interpol? "Tant que je n'aurais pas vu mon mari, je ne peux pas avoir confiance" clame sa femme
La tension monte autour de la disparition du désormais ex-patron d'Interpol en Chine. Ce ressortissant chinois aurait "accepté des pots-de-vin" selon la Chine qui a annoncé cela lundi, quelques heures après la démission subite du chef de l'organisation policière mondiale. La Chine a mis fin dans la nuit à la rocambolesque "disparition" du président d'Interpol, en annonçant que Meng Hongwei, également vice-ministre de la Sécurité publique (police), faisait l'objet d'une enquête dans son pays.
L'organisation basée à Lyon annonçait quelques heures plus tard la démission "avec effet immédiat" de son président, porté disparu depuis plus de dix jours après avoir regagné la Chine.
"C'est une affaire qui relève de la justice"
Son épouse, Grace Meng, qui avait signalé sa disparition "inquiétante" à la police française jeudi, a déclaré pour sa part dimanche à Lyon que son mari, âgé de 64 ans, était "en danger".
"C'est une affaire qui relève de la justice. Elle concerne la communauté internationale ainsi que le peuple de mon pays... Tant que je n'aurais pas vu mon mari en train de me parler, en face de moi, je ne peux pas avoir confiance"
Parlant à des journalistes, elle a révélé que le dernier message reçu du téléphone de son mari, le 25 septembre alors qu'il venait d'arriver en Chine, ne comportait qu'une émoticône représentant un couteau.
"Cette campagne contre la corruption semble surtout être destinée à éliminer les ennemis de Xi Jingping"
M. Meng, nommé fin 2016 à la tête d'Interpol, est loin d'être le premier haut responsable chinois à succomber à la campagne contre la corruption lancée par Xi Jinping depuis son arrivée au pouvoir fin 2012. Populaire dans l'opinion publique, cette campagne, qui a sanctionné plus de 1,5 million de cadres, est également soupçonnée de servir à éliminer des opposants internes à la ligne officielle du pouvoir.
"Bien entendu il y a de vrais problèmes de corruption en Chine. Mais cette campagne semble surtout être destinée à éliminer les ennemis de Xi Jing Ping.", décypte Jean-Vincent Brisset, chercheur, spécialiste de la Chine.