Ouvriers morts en Côte-d'Or: "Je ne comprends pas comment le mur s'est détruit comme ça"

Terrible drame mardi à Pommard, en Côte-d'Or. Trois maçons ont perdu la vie sur un chantier, ensevelis par l'effondrement d'un mur de pierre d'un bâtiment agricole. Les trois victimes étaient âgées de 45, 56 et 58 ans.
Dans le petit village, cet accident mortel laisse les habitants sous le choc. Le mari de Pauline, adjoint au maire, était l’un des premiers sur place. "Il m'a dit qu'il avait essayé d'enlever les cailloux. Il s'est fait aider par du monde mais c'était très compliqué, il m'a dit que c'était terrible." Les sapeurs-pompiers, dont 28 sont intervenus sur les lieux, n'ont pas pu réanimer les maçons.
"C'est un ancien mur en pierre de soutènement qui a malheureusement enseveli les trois ouvriers qui étaient dessus, employés de l'entreprise Bernard de Savigny-lès-Beaune. Mes deux adjoints ont appelé les autres ouvriers pour essayer de déblayer les cailloux le plus vite possible", a relaté auprès de Ici Bourgnone le maire de la commune Jacques Forey.
Normes de sécurité, d'installation...
Tenus à l’écart par les gendarmes, quelques habitants de la région, déconcertés, tentent de comprendre comment un tel drame s’est produit. "C'est affreux, est-ce qu'ils étaient en train de gratter?" s'interroge l'un d'entre eux. "Je ne comprends pas comment le mur s'est détruit comme ça, c'est compliqué, j'aimerais bien savoir ce qu'il s'est passé réellement", abonde un autre.
Le procureur de la République ne s'est pas prononcé sur les circonstances précises de l'accident, ni ses causes, dans l'attente des résultats de l'enquête, confiée à l'inspection du travail et à la gendarmerie de Beaune.
"Il y a énormément de choses à vérifier sur les normes de sécurité, l'installation. Cest l'inspection du Travail qui va permettre de le déterminer", a précisé le major Thomas Sotton, commandant de gendarmerie à la brigade de Beaune.
La CGT Construction appelle à "renforcer les mesures de protection"
La préfecture a mis en place une cellule médicale d'appui psychologique, destinée aux familles et aux collègues des victimes, dont certains étaient présents au moment du drame.
"C'est vers les familles des compagnons que vont nos pensées" a fait savoir auprès de Ici Bourgogne la Fédération du bâtiment de Côte-d'Or, qui indique avoir pris contact avec l'entreprise afin d'apporter un soutien technique et administratif. Le président du Conseil départemental de Côte d'Or, François Sauvadet (UDI, centre), a adressé ses "plus sincères condoléances aux familles et aux collègues des victimes de l'accident dramatique.
Dans un communiqué, la CGT Construction a appelé à "renforcer les mesures de protection" après cette "hécatombe de morts". "Ces drames survenus dans un secteur déjà trop marqué par la précarité et les risques professionnels nous obligent à une profonde remise en question de nos pratiques de sécurité", estime le syndicat, dénonçant notamment "les cadences élevées" et le "recours à la sous-traitance".