“Pour ou contre les Juifs?”: l'université Panthéon-Sorbonne saisit la justice après des actes antisémites

Deux affaires antisémites secouent l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Plusieurs étudiants ont été exclus d’un groupe de discussion en raison de leurs noms à consonance juive, tandis qu’un sondage intitulé “Pour ou contre les Juifs?” a été publié dans une boucle WhatsApp. L’université dénonce des “dérives inadmissibles” et a saisi la justice.

La justice a été saisie par l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne après des signalements d'"actes antisémites". Selon l’université, deux "actes graves" sont survenus dans des groupes de discussions entre étudiants ces dernières semaines.

Des étudiants ont été exclus par un élève d’un groupe de discussion de leur promotion en raison de leurs noms de famille, et un sondage intitulé "Pour ou contre les Juifs ?" a été publié. L’université condamne des "dérives inadmissibles" et promet des poursuites disciplinaires.

"Il faut se rendre compte de la violence"

Quand Noor et Maxime, tous deux étudiants à Paris 1, ont appris la nouvelle via un communiqué de l’Université, ils ont été choqués. “On juge des gens en fonction de leur origine, ce n’est pas normal, ça n’a pas sa place ici, ça n’a sa place nulle part.”

En cause: l’exclusion lundi d’un groupe Instagram de plusieurs étudiants à cause de leurs noms à consonance juive par un autre élève. Et la création le 24 août dernier dans une boucle WhatsApp d’un sondage “Pour ou contre les Juifs”. L’élève à l’origine du sondage plaide la simple blague, mais Yossef Murciano, le président des étudiants juifs de France, affirme être scandalisé.

“C’était le premier jour de la rentrée. Il faut se rendre compte de la violence pour ces étudiants qui arrivent à l’université, il faut imaginer comment ils vont avoir peur de venir en cours désormais”, dit-il à RMC.

Du côté du ministre de l’Enseignement supérieur, même condamnation. La rectrice de Paris assure, elle, avoir transmis deux signalements au procureur de la République et appelle les universités à la plus grande fermeté contre tout acte antisémite, raciste et discriminatoire.

Constance Bostoen