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Faits divers

Prison avec sursis pour une policière qui avait tué un collègue lors d'un exercice de tir

Illustration police

Illustration police - AFP

Au cours d'un exercice de tir en 2016, un policier avait été tué par une collègue d'un tir à la tête à Beauvais. Elle a été condamnée mercredi a 15 mois de prison avec sursis ainsiq qu'à cinq ans d'interdiction de détenir et porter une arme.

Une policière qui avait tué en 2016 un de ses collègues au cours d'un exercice de tir a été condamnée mardi à Beauvais à 15 mois d'emprisonnement avec sursis, a-t-on appris mercredi auprès du parquet.

La policière, âgée de 58 ans et travaillant à la Police aux frontières au moment du drame, a également été condamnée à cinq ans d'interdiction de détenir ou porter une arme soumise à autorisation, a précisé la procureure de Beauvais, Caroline Tharot, confirmant une information du Courrier Picard.

En février 2016, le policier de 47 ans avait été tué d'une balle dans la tête au cours d'un exercice de tir au commissariat de Beauvais.

La décision rendue par le tribunal correctionnel de Beauvais laisse un goût d'inachevé aux différentes parties, en raison du non-lieu prononcé au cours de la longue instruction à l'égard du moniteur de tir encadrant cette séance et du fait qu'il n'était pas présent à l'audience.

Pas d'appel annonce l'avocat

La policière, mise à la retraite environ un an après les faits, ne fera pas appel, a indiqué à l'AFP son avocat, Benoît Varin.

Elle porte très fortement la culpabilité d'avoir provoqué la mort d'un collègue, avec qui elle s'entendait bien", souligne-t-il, tout en s'étonnant que "l'organisateur de la séance de tir n'ait pas été poursuivi".

"Elle maintient qu'elle a tiré parce qu'une cible a bougé", tandis que "l'organisateur disait qu'il n'avait pas actionné le mouvement de la cible", explique-t-il. 

Me Varin souligne que cet exercice, organisé après les attentats du 13-Novembre à Paris et Saint-Denis, se fondait sur un scénario dans lequel les policiers devaient entrer dans un bâtiment occupé par des terroristes, figurés par des cibles, et que le policier tué se trouvait accroupi derrière un banc d'école.

Avocate des trois enfants de la victime, Emmanuelle Thiebaut-Gouin regrette elle aussi qu'un débat contradictoire sur les circonstances du drame n'ait pas eu lieu lors du procès.

"La prévenue était sous le houlette de ce moniteur", pointe l'avocate, estimant que la policière est "responsable mais pas responsable seule". 

Guillaume Descours Journaliste RMC