Série d'explosions en Corse: le parquet national antiterroriste se saisit des faits

La zone est bouclée alors que des débris jonchent l'extérieur d'une maison endommagée, ciblée par une explosion à Villanova, sur l'île méditerranéenne française de Corse, le 9 octobre 2023. - Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP
Le parquet national antiterroriste a annoncé lundi avoir ouvert une enquête sur 22 explosions revendiquées par le Front de libération nationale corse (FLNC) qui ont visé notamment des résidences secondaires en Corse dans la nuit de dimanche à lundi.
L'enquête, qui concerne ces 22 faits et la revendication par le FLNC, a été ouverte notamment pour: pour "tentative d'assassinat", "destruction et tentative par moyen dangereux pour les personnes", "fabrication d'engin explosif", le tout en relation avec une entreprise terroriste, ainsi que pour "participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d'une destruction par substances explosives ou incendiaires susceptible d'entraîner la mort et d'un acte de terrorisme".
Les investigations ont été confiées à la direction nationale de la police judiciaire et la section de recherche de la gendarmerie de Corse.
"La France dehors"
Ce lundi 9 octobre, le FLNC a revendiqué ces explosions dans un communiqué au quotidien régional Corse-Matin, avec ces deux uniques phrases en français:
"Nous n'avons pas de destin commun avec la France. Revendiquons la série d'actions de la nuit du 08 au 09 octobre 2023". Le texte se terminait par cette mention en corse: "A Francia Fora" ("la France dehors").
Ce communiqué est signé par les slogans respectifs, en langue corse, du FLNC - Union des combattants et du FLNC 22 octobre, deux mouvements clandestins autrefois rivaux, qui avaient déposé les armes au milieu des années 2010 et sont aujourd'hui réunis sous la même bannière du FLNC.
Une "dizaine d'attentats" ont touché des résidences secondaires en Corse-du-Sud et un ancien centre des impôts désaffecté à Ajaccio, a indiqué lundi matin le procureur d'Ajaccio, Nicolas Septe, dans un communiqué.
"Sous réserve d'analyses plus approfondies, les dégradations par incendie et explosions auraient été commises" en utilisant "de l'explosif, des bonbonnes de gaz et du nitrate", parfois "associés", ajoute-t-il.
En Haute-Corse, une douzaine de faits ont visé des maisons en construction, une résidence secondaire et un lotissement partiellement occupé.
"Cela ressemble à ce qu'on a pu voir ces derniers mois. (...) Il y a notamment un dispositif avec un extincteur modifié, qui n'a pas explosé. La plupart des explosions sont dues à des bouteilles de gaz, mais les choses restent à déterminer. Ce sont des dispositifs artisanaux", a expliqué à l'AFP François Thévenot, procureur par interim de Bastia.
La dernière "nuit bleue" remonte à la nuit du 9 au 10 mars 2019, avec sept habitations endommagées.