"Si c'était un magistrat...": les agresseurs présumés d’un policier libérés, les commissaires en colère

Les deux suspects dans l'agression d'un policier à Tourcoing ont été remis en liberté ce mercredi. Ils sont accusés d'avoir violemment agressé un policier de la BAC le 11 septembre dernier. Ce policier intervenait dans le quartier du Pont de Neuville pour un vol de trottinette. Incarcérés provisoirement dans un premier temps, ils ressortent donc libre sous contrôle judiciaire strict.
Les deux suspects ont l'interdiction d'entrer en contact pour éviter qu'ils se concertent. Le majeur a une mesure d'éloignement dans un autre département assorti a une obligation de pointer dans un commissariat ou une gendarmerie. Le mineur, n'a pas le droit de se rendre à Tourcoing, il est même placé dans un centre éducatif renforcé.
"Il faut une réponse ferme et dissuasive"
Ces deux jeunes soupçonnés d'avoir agressé ce policier à Tourcoing, ont tous les deux un casier judiciaire vierge.
Mais cette décision choque dans les rangs de la police: "C'est un message catastrophique qui est envoyé, si c'était un magistrat qui s'était fait casser la gueule au tribunal, la personne serait en prison", assure ce mercredi sur RMC et RMC Story Frédéric Lauze, secrétaire général du Syndicat des Commissaires de la police nationale.
"C'est d'une extrême gravité, c'est cette désinhibition qui fait que les policiers, les pompiers et les professeurs se font attaquer de façon banale sans qu'il n'y ait de peines de prison", ajoute-t-il.
"Je suis choqué et en colère. Les porteurs d'autorités, lorsqu'ils sont agressés, il faut une réponse ferme et dissuasive, sinon ils auront des stratégies d'évitement", prévient le commissaire de police.
"Écœurement total"
"Comment voulez vous sécuriser les autres quand vous n’êtes même pas sécurisé, c’est une dinguerie de voir ça", poursuit-il.
"C'est un écœurement total. Il faut un ultra-choc pour qu'il y ait des sanctions fermes et immédiates qui soient prises", appelle également Jean-Pierre Cloez, délégué Alliance Police Nationale des Hauts-de-France, a du mal à comprendre leur remise en liberté.
Alliance Police National appel à une mobilisation demain devant le commissariat de Tourcoing, pour dénoncer cette décision de justice.