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Faits divers

Suspect, pistes envisagées… ce que l'on sait de l'explosion à la grenade dans un bar de Grenoble

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La police recherche activement un homme qui a fait 15 blessés en jetant une grenade mercredi 12 février 2025 au soir dans un bar d'un quartier populaire de Grenoble, où les habitants se disent "choqués" mais pas totalement surpris par cette violence. Voici ce que l'on sait à ce stade.

Un bar associatif, une grenade, plusieurs blessés : ce que l'on sait de la violente explosion ayant fait mercredi soir quinze blessés dont plusieurs graves dans un bar de Grenoble.

Les faits

L'explosion est survenue peu après 20h15 à l'Aksehir, un bar associatif situé sur une place du quartier populaire du Village olympique, dans le sud de Grenoble. Un homme est entré dans l'établissement et a jeté une grenade sans dire un mot, selon le procureur adjoint, François Touret de Coucy. Il a ensuite pris la fuite.

L'auteur de l'attaque, qui a utilisé une grenade à fragmentation, était cagoulé et armé d'un fusil d'assaut, a indiqué jeudi le parquet de Lyon. L'assaillant, qui a pris la fuite a pied immédiatement avoir jeté sa grenade, restait activement recherché jeudi soir, a ajouté le procureur Thierry Dran.

Les blessés

De nombreux clients étaient présents dans le bar au moment de l'explosion, selon le procureur adjoint. Quinze personnes ont été blessées, selon un dernier bilan jeudi matin du ministre de la Santé, Yannick Neuder, qui s'est rendu au CHU de Grenoble où elles ont été hospitalisées.

Les secours ont mobilisé au total 80 sapeurs-pompiers au plus fort de l'intervention. Jeudi matin, deux blessés présentaient encore un pronostic vital engagé (PVE), selon une source policière.

Le pronostic vital de ces deux blessés restait engagé malgré une légère amélioration de leur état, a ajouté ce jeudi soir le procureur Thierry Dran.

Les pistes envisagées

Même si "aucune hypothèse n'est privilégiée à ce stade", la piste de l'attentat terroriste est "a priori" exclue, selon le procureur adjoint. C'est un acte d'une "violence extrême" qui "peut être lié à un règlement de compte, d'une manière ou d'une autre". Le trafic de cigarettes ou une "inimitié exacerbée" sont des pistes potentielles, a indiqué le magistrat.

Le lien avec le trafic de stupéfiants est aussi une des hypothèses explorées. Les violences en lien avec ce trafic sont fréquentes sur le territoire de Grenoble et sa banlieue, les autorités n'hésitant plus à parler de "guerre des gangs".

Le parquet de Grenoble a été dessaisi de l'affaire au profit de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lyon, qui lutte contre la criminalité organisée. Le propriétaire du bar l'Aksehir "aurait" dit qu'il était visé par l'attaque de mercredi soir, selon une source policière.

Les investigations se poursuivent sous les chefs notamment de "tentative de meurtre en bande organisée", d'après un communiqué du parquet. "On imagine mal un type solitaire faire ça", a relevé Thierry Dran, en soulignant la "rareté" des attaques à la grenade. Mais à ce stade "toutes les pistes sont envisageables", a-t-il poursuivi.

Les investigations incluent un gros travail de police scientifique pour retrouver l'origine des armes, et entendre tous les témoins. Les interrogatoires des victimes, dont certaines sont connues des services de police, ont débuté mais l'enquête pourrait être "longue", d'après Thierry Dran. "On cherche partout", a souligné le procureur

Le bar

L'Aksehir est un bar associatif, d'ordinaire fréquenté par des habitants du quartier "surtout pour regarder des matchs de foot", a expliqué Chloé Pantel, adjointe au maire de Grenoble, présente mercredi soir sur les lieux.

Il tient son nom d'une ville de Turquie, mais selon plusieurs riverains, il est aujourd'hui tenu par des Algériens et est plutôt fréquenté par une clientèle masculine. "Ce n'était pas un bar qui était censé soulever d'inquiétudes particulières", a déclaré M. Touret de Coucy.

Mi-janvier toutefois, cet établissement et quatre autres bars associatifs du quartier avaient été contrôlés par la police et les douanes, donnant lieu à dix interpellations (séjour irrégulier, blanchiment présumé...), et 25 kg de tabac de contrebande avait été saisis.

C.A avec AFP