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Faits divers

Un adolescent de 17 ans tabassé parce qu'il est homosexuel: trois mineurs poursuivis dans le Tarn

La journée mondiale contre l'homophobie a lieu le 17 mai.

La journée mondiale contre l'homophobie a lieu le 17 mai. - Icon Sport

Trois mineurs sont poursuivis pour l'agression homophobe d'un adolescent de 17 ans à Mazamet, dans le Tarn.

Trois mineurs accusés d'avoir roué de coups un jeune homme en raison de son orientation sexuelle, samedi à Mazamet (Tarn), ont été déférés lundi au parquet de Castres pour être placés sous contrôle judiciaire, a indiqué la procureure.

Cette affaire, révélée dimanche soir par le quotidien régional la Dépêche du Midi, a suscité de nombreuses réactions indignées, à commencer par celle du nouveau secrétaire d'Etat chargé notamment de la lutte contre les discriminations, Othman Nasrou, qui a dénoncé une "agression homophobe honteuse" et apporté son soutien à la victime, âgée de 17 ans.

Ils nient le caractère homophobe de l'agression

Accompagné par une amie à qui il était venu rendre visite à Mazamet, près de Castres, ce jeune homme, Paul, a été pris à partie samedi après-midi par une dizaine de jeunes qui l'ont roué de coups après avoir appris son homosexualité, avant de pouvoir prendre la fuite grâce à l'intervention d'un passant.

Les trois mineurs poursuivis à l'issue des gardes-à-vue, lundi, le sont "pour des faits de violences aggravées par deux circonstances", la commission des violences "en réunion et le caractère homophobe de l'acte", a précisé la procureure de la République de Castres, Elodie Buguel.

Si deux des trois mis en cause, des mineurs de moins de 15 ans, reconnaissent "avoir porté quelques coups", ils nient le caractère homophobe de l'agression, a précisé leur avocat, Me Jean-Antoine Escande.

"On est plus dans une sorte de rivalité géographique (...) On avait quelques conflits d'ego entre jeunes gens qui ont vite dérapé et le rapport des forces a fait que rapidement, il y en a un qui a dégusté beaucoup plus que tout le monde", a déclaré Me Escande, soulignant que "l'enquête n'est pas encore complètement pliée".

"Il nous faut une justice intransigeante"

"On estime qu'il y a suffisamment d'éléments pour établir ce caractère homophobe de l'agression", a au contraire assuré Elodie Buguel, précisant que l'un des agresseurs était préalablement connu de la justice pour des faits de violences.

Pour le maire de la ville, Olivier Fabre (DVD), le mobile homophobe est "clairement établi". "On est tous abasourdis de se dire qu'on peut se réveiller un matin en 2024 (...) et découvrir qu'il y a un jeune de 17 ans qui se fait tabasser parce qu'il est homo", a-t-il déclaré.

Selon le maire, qui s'est entretenu avec la mère de Paul, les agresseurs présumés se sont ensuite rendus à l'hôpital pour tenter de dissuader la victime de porter plainte. Des faits additionnels sur lesquels la procureure indiqué n'avoir "aucun élément à ce stade".

L'association Stop Homophobie, ou encore la présidente PS de la région Occitanie, Carole Delga, ont également apporté leur soutien à la victime sur X. "Il nous faut une justice intransigeante et ne rien lâcher sur la prévention et l'éducation pour que chacun puisse vivre librement sa sexualité sans discrimination", a martelé Mme Delga.

C.A avec AFP