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LGBTphobie: SOS Homophobie préoccupée après une année 2023 "inquiétante"

Un drapeau arc en ciel, symbole de la communauté LGBT+, brandi le 13 juin 2016 à Montpellier.

Un drapeau arc en ciel, symbole de la communauté LGBT+, brandi le 13 juin 2016 à Montpellier. - SYLVAIN THOMAS / AFP

Le rapport 2023 de l'association est basé sur 2.085 témoignages reçus via ses dispositifs d'écoute et de soutien aux victimes (ligne téléphonique, plateforme en ligne,...). Un chiffre en hausse par rapport aux 1.506 témoignages de 2022. 

L'association SOS Homophobie a enregistré en 2023 un niveau "inquiétant" de violences et discriminations subies par les personnes LGBT+ et s'est dite "extrêmement" préoccupée pour l'année 2024, lors d'une conférence de presse mercredi 15 mai 2024. 

"On a l'impression que les braises de la LGBTIphobie sont allumées et que le feu est prêt à prendre. 2024 est une année qui nous préoccupe particulièrement", a expliqué la nouvelle présidente de SOS Homophobie, Julia Torlet.

"Ces braises vont prendre feu si le gouvernement, les autorités ne réagissent pas. Et on risque de se retrouver dans une situation de violences comme celle qu'on a connue en 2012-2013", a-t-elle alerté.

Vague de "transphobie"

Le rapport 2023 de l'association est basé sur 2.085 témoignages reçus via ses dispositifs d'écoute et de soutien aux victimes (ligne téléphonique, plateforme en ligne,...). Un chiffre en hausse par rapport aux 1.506 témoignages de 2022. 

L'année dernière a été marquée "par la violence voire l'hyperviolence exercée, à une écrasante majorité, contre des hommes cis, gays ou bi ou présumés gays ou bi", avec le phénomène de plus en plus important des "guet-apens", a souligné Julia Torlet. Les hommes cis représentent 67% des agressions physiques rapportées.

L'association dénonce par ailleurs une "vague de transphobie", avec "une libération de la parole transphobe". Elle concerne 21% des cas recensés par SOS Homophobie, qui fête cette année ses 30 ans. L'association entend porter plainte pour diffamation contre les autrices du livre "Transmania", qui se présente comme une "enquête sur les dérives de l'identité transgenre". 

Concernant les raisons des signalements, la haine en ligne arrive en tête (23% des cas), le plus souvent avec des messages très violents contre la communauté LGBT+ dans son ensemble.

Une "véritable urgence"

Suit le mal de vivre (13% des cas): "subir des violences, des discriminations, des discours haineux, amène de la crainte, un sentiment de culpabilité, une détresse mentale" et peut conduire à la dépression et des tentatives de suicide, a souligné Ugo Ziccarelli, co-référent de la commission sur le rapport annuel. Dans un cas sur cinq, ce mal de vivre concerne la famille.

"Tous les jours, on reçoit à SOS Homophobie des témoignages de gens qui perdent tout après une agression ou des violences", note Julia Torlet, expliquant que cela peut être lié à un choc psychologique, une contrainte plus ou moins explicite à quitter un emploi, une incapacité physique à reprendre une activité, etc.

Selon elle, il y a une "véritable urgence" à agir en raison d'une "banalisation de la parole haineuse et une légitimisation" de celle-ci, notamment dans les médias, affirme-t-elle.

RMC avec AFP