“Un drame qui aurait pu être évité”: Lidl condamné pour vente d’alcool à un mineur décédé

L'enseigne d'un supermarché Lidl à Valras-Plage, dans l'Hérault, le 30 mars 2025 (photo d'illustration). - GABRIEL BOUYS / AFP
Lidl a été condamné pour avoir vendu de l'alcool à un mineur. La Cour de cassation a définitivement condamné le discounter mardi 23 septembre pour avoir vendu deux bouteilles de vodka à un jeune de 16 ans le 8 mai 2021. En état d’ébriété, Kilian était décédé quelques heures plus tard, après avoir percuté un pylône avec son scooter à Urrugne (Pyrénées atlantiques).
Selon la Cour de cassation, le magasin "n'a pas adopté les mesures nécessaires" pour vérifier leur âge. Selon "l'article L. 3342-1 du code de la santé publique, la vente d'alcool aux mineurs est prohibée et la personne qui délivre la boisson exige du client qu'il établisse la preuve de sa majorité", rappelle la Cour dans son arrêt.
Or "deux mineurs ont pu acheter de l'alcool dans le magasin géré" par Lidl, "dans des conditions établissant que le représentant" de cette société "n'avait pas adopté les mesures nécessaires" pour vérifier leur âge, justifie-t-elle.
"Ça aurait pu être évité"
C’est une décision qui marque la fin d’un combat judiciaire pour la mère de la victime. Coralie Larroquet, la maman de Kilian espère que cette décision de la Cour de cassation permettra d’éviter de nouveaux drames.
“Cette condamnation, ça montre simplement que ça aurait pu être évité. Mon drame, il ne pourra pas être évité, mais ça peut en éviter d’autres”, dit-elle à RMC.
Elle attend une prise de conscience de la part des commerçants: “J’espère du fond du cœur que ça permettra aux gens qui vendent de l’alcool, de réfléchir à deux fois, et au lieu de voir le profit, de penser que ça peut me mener à des choses très graves”.
"On est sur une règle qui est absolue”
Quatre ans après la mort de Kilian, qui avait acheté deux bouteilles de vodka chez Lidl, l’enseigne de hard discount a été définitivement condamnée à 5.000 euros d’amende. Un signal fort de la part de la justice, selon l’avocat de la famille de Kilian, Maitre Antoine Tugas: “Il appartient aux grandes enseignes de distributions de prendre toute mesure pour que cette vente soit interdite. Ce n'est pas compliqué. On est sur une règle qui est absolue.”
Une règle absolue qui n’est pour l’heure pas appliquée correctement dans 9 supermarchés sur 10, selon l’association Addictions France. Le groupe LIDL n’a pas répondu à nos sollicitations.