“Un moment de bascule": Macron s’apprête à annoncer la reconnaissance de la Palestine à l’ONU

Le président Emmanuel Macron réagit lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet de la Coalition des volontaires, à l'Élysée, à Paris, le 4 septembre 2025. - Ludovic MARIN
C'est un discours historique: ce 22 septembre 2025, la France va reconnaitre l'État de Palestine. Emmanuel Macron s'exprimera ce lundi soir, à 21 heures, heure française, à la tribune de l'Assemblée générale des Nations Unies. Une prise de parole qui vaudra immédiatement reconnaissance. Elle sera suivie par une dizaine d'autres pays. Car avec cette déclaration, la France veut sauver la solution à deux États et montrer qu'il y a urgence.
Parce que "nous sommes à un moment de bascule", insiste l'entourage du Président. En prononçant ce discours, Emmanuel Macron le sait: ses mots seront scrutés par la communauté juive, froissée par cette décision, et qu'il a tenté de rassurer ces dernières semaines.
Alors, il le répète: cette reconnaissance s'inscrit dans un plan de paix et de sécurité, avec la libération immédiate des otages. Une condition à l'ouverture d'une ambassade en Palestine, mais aussi l’exigence d'un cessez-le-feu, d’un retour d'une aide humanitaire massive à Gaza et d’une démilitarisation du Hamas.
Un discours scruté aussi par Benyamin Netanyahu, avec qui les relations sont aujourd'hui exécrables. En guise de représailles, des ministres israéliens demandent d'annexer la Cisjordanie: "une ligne rouge", alerte l'Élysée.
Royaume-Uni, Canada, Australie et Portugal reconnaissent l'Etat de Palestine
Le Royaume-Uni, l'Australie le Canada et le Portugal ont officiellement reconnu dimanche l'Etat de Palestine, à la veille d'annonces similaires d'autres pays - dont la France - et avant l'Assemblée générale de l'ONU, une décision historique mais surtout symbolique fustigée par Israël qui menace d'étendre la colonisation en Cisjordanie occupée.
Cette reconnaissance, de la part notamment d'alliés historiques d'Israël, intervient alors que l'armée israélienne a intensifié son offensive à Gaza, déclenchée par une attaque meurtrière du mouvement islamiste palestinien Hamas en 2023. Israël voit la pression internationale s'accentuer face à la situation humanitaire désastreuse dans le territoire palestinien assiégé.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a justifié cette décision par la volonté de "raviver l'espoir de paix et d'une solution à deux Etats", dans un message vidéo diffusé sur les réseaux sociaux. Le Premier ministre canadien Mark Carney a avancé le même argument, affirmant dans un communiqué l'inscrire "dans le cadre d'un effort international concerté visant à préserver la possibilité d'une solution à deux Etats".
En Australie, le chef du gouvernement, Anthony Albanese, a fait valoir "les aspirations légitimes et de longue date du peuple de Palestine à un Etat qui lui soit propre". Leur emboitant le pas, le ministre des Affaires étrangères portugais Paulo Rangel a expliqué que "reconnaître l'Etat de Palestine est (...) l'accomplissement d'une politique fondamentale, cohérente et largement acceptée", ajoutant que la solution à deux Etats est "la seule voie vers une paix juste et durable".