Une principale menacée au couteau à Chenôve: l'élève de 15 ans livre des versions contradictoires de ses actes

Le collège Édouard-Herriot à Chenôve, en Côte-d'Or - Google Street View - juin 2022
La ville de Chenôve (Côte-d'Or), à proximité de Dijon, est toujours sous le choc après l'interpellation vendredi d'un collégien âgé de 15 ans, ayant menacé d'un couteau sa principale. Indemne, celle-ci a réussi à fuir de son bureau et à déclencher l'alarme instrusion. Les faits se sont déroulés au collège Edouard-Herriot.
Versions des faits contradictoires, expertise psychiatrique, terrorisme... Voici ce qu'il faut retenir de la conférence de presse du procureur de Dijon, Olivier Caracotch, ce dimanche 17 mars.
Le collégien mis en examen et placé en détention provisoire
Le mineur, "décrit comme difficile" mais qui ne présente d'antécédent judiciaire que "pour des faits de dégradations volontaires", a été déferré devant un juge dans le cadre d'une information judiciaire pour "tentative d'homicide volontaire sur un enseignant, personne chargée de mission de service public; violences volontaires avec arme, dans établissement scolaire et sur personnes chargées d'une mission de service public; menaces de crimes ou délit contre les personnes sur enseignant ou membre des personnels travaillant dans les établissements d'enseignement scolaire; intrusion dans un établissement scolaire avec arme", a indiqué le Procureur de la République à Dijon, Olivier Caracotch.
Finalement, quelques heures après la conférence de presse, le parquet a annoncé la mise en examen et le placement en détention provisoire du suspect. "Le mineur mis en cause a été mis en examen pour l’intégralité des infractions reprochées et placé en détention provisoire", a déclaré dans un communiqué, en soirée, le procureur de la République Olivier Caracotch.
Deux versions contradictoires
Lors de sa garde à vue, entamée vendredi à 15h35, le mineur "n'a jamais contesté les faits" mais il a "toutefois donné deux explications très différentes" de ses actes, a-t-il précisé en conférence de presse.
Il a d'abord indiqué qu'il avait voulu "planter" sa professeur d'anglais, cours dont il avait été exclu, avant de se raviser car, a-t-il dit, c'était "trop grave". Il a alors dit avoir décidé de la prendre en otage, mentionnant les attentats de novembre 2015 "pour donner du crédit à son projet".
Mais, plus tard en garde à vue, le mis en cause affirmait avoir été "recruté par des connaissances pour tuer (sa professeur d'anglais, ndlr) et trois autres membres (du collège)". Il a alors affirmé devoir être rémunéré pour ces faits.
Expertise psychiatrique
Mais ces déclarations ne sont "corroborées par aucun élément et pourraient être en lien avec une volonté de se donner de l'importante, ce qui a été confirmé par un expert psychiatre", a ajouté le procureur. De plus, "le parquet antiterroriste accorde un crédit très relatif à cette dernière version", a souligné Olivier Caracotch.
Un expertise psychiatrique, même si elle a estimé que le mis en cause était responsable de la commission de ses actes, a révélé "un certain nombre de failles ou de difficultés" mentales, selon le procureur.
Olivier Caracotch a félicité le "sang froid" de la principale qui a réussi à échapper à l'élève, permettant le déclenchement de l'alarme intrusion dans le collège, ainsi qu'à celui de l'agent de maintenance.