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Vendée: une femme meurt après avoir vécu dans sa voiture, son village sous le choc

La commune du Fenouiller (Vendée) est en deuil. Isabelle, 58 ans, vivait depuis quelques mois dans sa voiture avec son compagnon. Malade et affaiblie, elle a trouvé la mort la semaine dernière. Son village est sous le choc, entre tristesse et sentiment de culpabilité.

Elle s'appelait Isabelle, était SDF, et vivait avec son compagnon dans sa voiture. Mardi dernier, elle est décédée dans le village de Le Fenouiller. Cette femme de 58 ans malade et très affaiblie ne pesait plus que 31 kilos après plusieurs mois passés dans une petite voiture.

Elle et son mari étaient sans emploi depuis l'an dernier. Obligés de quitter leur domicile, ils s'étaient installés sur un parking de la commune. A deux reprises, en octobre 2017 et juin 2018, la mairie les avait accueilli dans des hébergements d'urgence. Mais depuis le 2 juillet, ils étaient dehors.

"On est dans un pays riche et on laisse mourir nos concitoyens comme ça"

Cette mort tragique a choqué les habitants de la commune, qui se sentent aujourd'hui coupables de ne pas être venus en aide au couple plus tôt.

La voiture dans laquelle vivaient Isabelle et son conjoint était garée depuis des mois devant la supérette de Pierrick. Dans son magasin, il a décidé d'installer une urne pour que tous les habitants puissent financer les obsèques d'Isabelle qui ont lieu ce mardi.

"J'allais les voir régulièrement, je leur apportais le café. On pensait que ça allait avancer, que nos services allaient faire le nécessaire. Mais ça a traîné... Je pense que j'aurai dû agir beaucoup plus tôt, on est tous responsables. On est dans un pays riche et on laisse mourir nos concitoyens comme ça, ce n'est pas normal quand même."

"Dans un petit village comme ça, ça ne devrait pas se produire"

Un sentiment de culpabilité partagé par Catherine et René, des riverains qui pointent aussi l'indifférence des autorités.

"Deux jours avant le décès d'Isabelle, je suis allée à la mairie pour leur dire que je ne comprenais pas pourquoi des personnes dormaient dans la voiture. Elle n'en pouvait plus physiquement et moralement. Dans un petit village comme ça, ça ne devrait pas se produire."

Le maire de la commune , joint par téléphone assure avoir fait tout ce qu'il a pu en proposant au couple à deux reprises des hébergements d'urgence. Emmanuel, le conjoint d'Isabelle, a obtenu un hébergement dans une commune voisine.

Anaïs Denet (avec J.A.)