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Viol à l’hôpital Cochin: le suspect, sous le coup de trois OQTF, a tout avoué

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INFO RMC. Quinze mois après l’agression d’une patiente aux urgences de l’hôpital Cochin à Paris, la procureure de la République demande un procès pour “viol aggravé” devant la cour criminelle pour le suspect qui est actuellement mis en examen et incarcéré. Il est finalement passé aux aveux durant l’instruction.

C’est lors de son dernier interrogatoire devant la juge d’instruction, le mois dernier, que le suspect d'un viol à l'hôpital Cochin, à Paris, a fini par reconnaître l’intégralité des faits qui lui sont reprochés, selon les informations recueillies par RMC. Interrogé par la magistrate, il a avoué avoir violé la jeune femme semi-consciente sur son lit d’hôpital dans un box des urgences, après lui avoir subtilisé sa carte bancaire qu’il a brièvement utilisée durant sa fuite.

Une patiente violée aux urgences

L’affaire – révélée par RMC et Le Parisien – remonte au 28 octobre 2022. Ce soir-là, Isabelle (prénom d’emprunt), 34 ans, passe la soirée dans un bar en bord de Seine lorsqu’elle est victime d’un malaise dû à l’alcool.

Devant l’établissement, elle tombe et sa tête heurte le sol. Inerte, souffrant d’un traumatisme crânien, la jeune femme est secourue par les pompiers qui la conduisent à l’hôpital Cochin où elle est admise dans un box individuel.

Alors qu’elle se trouve "dans les vapes", selon son récit, elle est soudainement réveillée par la douleur que lui inflige un homme qui est en train de la violer. Ses cris font alors fuir l’agresseur qui parvient à quitter l’hôpital, emportant avec lui la carte bancaire de sa victime. Aussitôt, le personnel soignant prévient la police.

Grâce au signalement du suspect, les policiers de la BAC du 14e arrondissement de Paris le repèrent et l’arrêtent une heure plus tard, alors qu’il venait de faire des achats dans une épicerie avec la carte de paiement de la jeune femme. Il est ainsi placé en garde à vue, puis mis en examen par une juge et placé en détention provisoire.

Une nouvelle plainte contre l’hôpital

Durant l’instruction, cet homme de 23 ans a avancé différentes versions des faits, en tentant de minimiser sa responsabilité, avant de formuler des aveux complets en décembre dernier. Il a ainsi reconnu avoir commis un viol sur Isabelle alors qu’elle était vulnérable.

Les analyses effectuées dans le cadre de l’enquête ont révélé que des traces ADN appartenant au suspect ont été retrouvées sur place. Contactés par RMC, les avocats d’Isabelle se disent “satisfaits” par cette demande de renvoi devant la cour criminelle.

“Notre cliente reste très marquée par cette agression”, ajoutent Mes Laura Abecassis et Alexandre Lobry qui regrettent l’absence de poursuites contre l’hôpital Cochin, “dont la responsabilité dans la sécurité de notre cliente est manifeste”, estiment-ils.

Les deux avocats annoncent qu’ils ont donc déposé début janvier une nouvelle plainte avec constitution de partie civile pour mise en danger de la vie d'autrui et blessures involontaires contre l’hôpital.

Un suspect jordanien sous OQTF

L’instruction a également permis d’établir l’identité du suspect, jusqu’ici connu des services de police sous une douzaine d’alias différents. En réalité, il s’agit d’un ressortissant jordanien, en situation irrégulière et qui était déjà sous le coup de trois obligations de quitter le territoire français (OQTF), non mises à exécution.

Son avocate, sollicitée par RMC, n'a pas souhaité faire de commentaire. Dans quelques semaines, si la juge d’instruction ordonne un renvoi devant la cour criminelle, le suspect sera alors jugé lors d’un procès pour viol aggravé, vol et escroquerie. Il encourra une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de réclusion.

Guillaume Biet