"Violeur à la trottinette" à Grenoble: un homme mis en examen pour "viols"

Un badge de la police sur une veste (illustration) - Geoffroy Van der Hasselt / AFP
Un homme de 22 ans suspecté d'être le "violeur à la trottinette", activement recherché sur le signalement de plusieurs jeunes femmes, a été mis en examen dimanche à Grenoble notamment pour deux viols et une tentative de viol, a indiqué son avocat.
Cet habitant de Fontaine "a été mis en examen pour deux viols, une tentative de viol, une tentative d'agression sexuelle, deux violences aggravées et une tentative d'extorsion aggravée", a indiqué son conseil Me Arnaud Lévy Soussan. Des chefs confirmés par le parquet de Grenoble.
L'homme qui avait été placé en garde à vue vendredi a été présenté à un juge d'instruction dimanche en fin d'après-midi et placé en détention provisoire en début de soirée, selon l'avocat et le parquet.
Le procureur de la République de Grenoble Eric Vaillant tiendra une conférence de presse lundi à 09h30 pour faire le point sur cette affaire qui a suscité une forme de psychose à Grenoble.
"L'instruction qui se poursuit permettra que soient examinés avec rigueur les indices existants pour chacune des infractions reprochées à mon client", a indiqué Me Levy Soussan à l'AFP.
"Je serai également très exigeant sur les rapprochements effectués entre les différents faits pour lesquels il a été mis en examen. Compte tenu, enfin, du profil de mon client, qui semble très éloigné de celui auquel on s'attend pour des faits d'une telle gravité, les informations données par les psychiatres et psychologue qui l'examineront seront déterminantes", a-t-il insisté.
Le suspect, un ancien vendeur de trottinette, a été confondu "sur une des affaires dont le parquet a saisi la juge d'instruction" par une expertise ADN réalisée en urgence, selon le parquet de Grenoble.
"Un seul viol peut être imputé de façon sûre au suspect grâce à l'ADN. A ce stade l'enquête se poursuit sur les autres faits", avait indiqué samedi le procureur.
Le suspect avait été identifié par les enquêteurs qui avait repéré sa trottinette customisée sur des caméras de vidéo-surveillance et avait interrogé son ancien patron, selon une source proche du dossier.
Convoqué officiellement pour des vérifications au sujet de sa trottinette, l'homme déjà connu des services de police pour des faits n'ayant pas nécessité son inscription au fichier national des empreintes génétiques, a été interpellé devant l'hôtel de police, selon cette même source.
Le bornage téléphonique à proximité des agressions a également permis de le confondre. Une information judiciaire avait été ouverte le 29 mars pour sept faits: deux viols, une tentative de viol, une agression sexuelle et des violences commises entre le 8 février et le 16 mars derniers.
L'instruction porte, dans le détail, sur deux viols commis à Grenoble et à Saint-Martin-d'Hères les 11 et 16 mars, une tentative de viol le 16 mars à Grenoble, une agression sexuelle et des violences avec arme le 17 février à Grenoble, une tentative d'extorsion le 8 février à Saint-Martin-le-Vinoux et, le même jour, des violences à Grenoble.
Deux autres faits ayant initialement fait l’objet de rapprochements avec ces affaires avaient finalement été écartés par le parquet et les enquêteurs, les investigations effectuées ne permettant plus de les imputer au mis en cause.
Mais selon les informations du Dauphiné Libéré confirmées par le procureur, une huitième victime pourrait venir s’ajouter à cette liste, une jeune femme agressée dans la nuit du 16 au 17 décembre 2023. Cette dernière a déposé plainte jeudi, en disant qu'elle pensait avoir été agressée par l'homme recherché.
"L'important et patient travail des nombreux policiers mobilisés dans la recherche du violeur a payé", a souligné le procureur.
D'après les témoignages recueillis, l'agresseur agissait seul. Vêtu de noir, monté sur une trottinette noire, il repérait ses victimes et les suivait avant de les agresser, selon le procureur. Ce dernier avait décrit "un homme de 20 ans, de type européen, sans accent, d'environ 1m70 et de corpulence normale voire légèrement replet, yeux marrons, teint pâle et cheveux plutôt roux".
"La diffusion du signalement du violeur a permis aux policiers de recueillir plusieurs dizaines de témoignages qui sont traités par les enquêteurs avec diligence", avait précisé le procureur la semaine dernière en soulignant la mobilisation autour de cette affaire.