"Homme à la trottinette": la psychose s'installe après une série d'agressions sexuelles et de viols à Grenoble

À Grenoble, les recherches se poursuivent toujours activement pour retrouver un homme, suspecté de plusieurs viols et agressions sexuelles dans la ville et sa périphérie.
Depuis fin janvier, au moins neuf jeunes femmes, entre 20 et 27 ans, ont été victimes de cet "homme à la trottinette" au modus operandi bien rôdé: il repère ses victimes la nuit et les suit avant de les agresser.
"Le parquet de Grenoble a confié l'enquête sur les violences, deux agressions sexuelles et trois viols commis par ‘l'homme à la trottinette’, au service local de police judiciaire de Grenoble", détaillait dans un message le procureur Eric Vaillant le 26 mars dernier.
"L'agresseur, seul, vêtu de noir, monté sur une trottinette noire, repère ses victimes et les suit avant de les agresser", précise le procureur qui décrit "un homme de 20 ans, de type européen, sans accent, d'environ 1m70 et de corpulence normale, voire légèrement replet, yeux marron, teint pâle et cheveux plutôt roux".
"Je ne rentre plus seule le soir”
Une certaine psychose et une atmosphère angoissante se sont désormais installées dans le centre de Grenoble.
“Tant qu’il ne sera pas interpellé, on a l’impression que ça peut arriver à n’importe quelle jeune femme, à n’importe quel moment”, confie Joanna, une Grenobloise, au micro de RMC.
Comme elle, beaucoup de jeunes femmes sont devenues plus méfiantes le soir. Certaines ont même modifié leur comportement, comme Elia, étudiante.
“Je pense que ça nous freine quand même dans nos déplacements. Je suis plus vigilante, je ne rentre plus seule le soir”.
Plusieurs d’entre elles l’avouent: plus question de sortir tard sans avoir un outil de défense. C’est le cas de Klervi, 21 ans: “Des lacrymos ou des outils de défense qu’on ne prenait pas d’habitude, on fait dorénavant plus attention à les prendre avec nous”, explique-t-elle.
Face à ce constat, Harout Agobian a décidé de prendre les devants. Dans ses cinq restaurants, ses employées peuvent désormais compter sur leurs collègues: “Si elles ne peuvent pas se faire raccompagner, alors il y a une personne du groupe qui la ramène chez elle”.
Une mesure de bon sens pour le restaurateur. “En général, on termine entre 23h et 0h/1h du matin maximum. Pour que tout le monde soit en sécurité, on a pris cette mesure”. Selon le procureur de Grenoble, tous les policiers de la ville sont fortement mobilisés sur cette enquête.