Viols de Mazan: "Apaisée et soulagée", Gisèle Pelicot espère "retrouver un semblant de vie normale"

"La fin d’une période de 15 ans" pour Gisèle Pelicot. Sur RMC, ce vendredi matin, son avocat Me Stéphane Babonneau explique que la victime des viols de Mazan, devenue une icône de la lutte contre les violences sexuelles, est "apaisée et soulagée" après les verdicts énoncés à l’encontre des 51 accusés du procès. Son ex-mari, Dominique Pelicot, a été condamné à 20 ans de prison. Et ses 50 co-accusés ont été déclarés coupables.
"Je pense qu’elle est apaisée et soulagée que ça soit terminé, indique Me Stéphane Babonneau dans Apolline Matin. Elle est arrivée au bout de ce marathon judiciaire. Elle avait l’objectif de tenir au moins deux semaines. Finalement, elle a tenu trois mois et demi. Elle n’a jamais regretté (la levée du huis clos du procès, ndlr). La question aurait pu se poser. Personne n’aurait pu prévoir l’ampleur qu’a prise cette affaire. Lorsqu’elle a pris la décision de lever le huis clos, elle n’avait aucune idée de ce qui allait se passer après. Elle savait qu’elle serait probablement critiquée et elle l’a été pendant ces trois et demi de procès. Elle savait que son intimité serait exposée de la manière la plus publique qu’il soit. On avait la presse internationale qui était présente et certains se sont inquiétés de savoir si ce choix avait été le bon. Elle n’a jamais regretté cette décision. Elle voulait susciter le débat. Et il a été vraiment présent."
Gisèle Pelicot veut "être proche des gens"
Selon son avocat, le plus important pour Gisèle Pelicot, c’était la condamnation de tous les accusés. "Beaucoup d’accusés plaidaient l’acquittement en indiquant avoir été eux-mêmes victimes d’un piège qui leur aurait été tendu par Dominique Pelicot, rappelle l’avocat. Ça été très dur d’entendre pour Gisèle Pelicot pendant les plaidoiries d’entendre que ces hommes étaient innocents. Pour elle, le plus important, c’était cette déclaration de culpabilité."
Aujourd’hui, Gisèle Pelicot espère "retrouver un semblant de vie normale". "Elle prend beaucoup de distance, assure Me Stéphane Babonneau. Le fait que tout le monde l’appelle Gisèle, ça montre qu’elle est très proche des gens. Et elle veut être proche des gens. Quand elle a ouvert ce procès, elle n’a jamais voulu attirer l’attention sur elle. Avant le 2 septembre, il n’existait pas une seule image d’elle. Elle avait refusé toutes les interviews. (Son nouveau statut) C’est difficile à comprendre pour elle. Elle l’accepte mais elle ne l’a jamais cherché. Elle a toujours eu le regard tourné vers l’avenir. Ce procès marquait la fin d’une période de 15 ans. Elle aspire à essayer de vivre une vie la plus normale possible. Elle est très intelligente, elle sait que sa vie ne sera plus jamais comme avant."