"Il savait ce qu’il faisait": au procès en appel des viols de Mazan, Gisèle Pélicot fait face à l'accusé

L'heure du verdict a sonné au procès en appel des viols de Mazan. Mercredi a été une journée très forte en émotions au cours de laquelle Gisèle Pélicot, victime de soumission chimique, a une nouvelle fois témoigné face au seul accusé à avoir fait appel de sa condamnation.

Le procès en appel des viols de Mazan doit se terminer ce jeudi. Parmi les 51 hommes condamnés en première instance pour des viols et agressions sexuelles sur Gisèle Pélicot, seul un accusé a fait appel.

Après une confrontation très attendue avec Dominique Pélicot mardi, mercredi c’était au tour de Gisèle Pélicot de s’exprimer. Elle a fait face à l'accusé, un homme qui continue de nier avoir eu l'intention de la violer.

“J’ai bien été victime d’un viol” a répété d’une voix claire Gisèle Pélicot à la barre en parlant de l’accusé.

Un témoignage fort

Elle ajoute ne l’avoir jamais rencontré pour lui donner son consentement. “J’ai découvert son visage sur les images de lui en train de me violer”, explique-t-elle avant de s’emporter:

“L’accusé n’a pas été manipulé, il savait ce qu’il faisait. Je pensais qu’il aurait mûri depuis le procès d’Avignon, mais il a regardé les vidéos, et pas une seconde, il n’a baissé les yeux”, appuie-t-elle.

L’intervention de Gisèle Pélicot est brève mais forte à la barre. Elle a également une pensée pour toutes les victimes de viol et les encourage à se manifester. “Je n’ai jamais regretté mon dépôt de plainte. Mais je ne veux plus jamais remettre les pieds dans un tribunal de ma vie”, conclut enfin celle qui dit avoir le sentiment d’être allée au bout de cette épreuve et qui a désormais une vie à reconstruire sur des ruines.

Constance Bostoen avec Guillaume Descours